54 ans après, Maurice Delbez pourrait voir renaître son film "Rue des Cascades"
Séquence émotion à Belleville pour Maurice Delbez. Il retrouve quelques-uns de ceux qui ont joué, enfants, dans "Rue des Cascades". Emu, le réalisateur se confie : "Vous vous rendez compte, c’est absolument étonnant. Et de les revoir comme ça, de voir qu’ils ont gardé un souvenir de ça, je suis extrêmement touché."
France 3 Paris Île-de-France - A. Lepage / P. Quiers / A. Le Luhern
"Un gosse de la butte", de son titre original "Rue des Cascades" raconte l’histoire d’une quadragénaire, Hélène, qui décide de refaire sa vie avec un jeune Antillais d’une vingtaine d’années, Vincent. Mais Alain, le fils d’Hélène et ses camarades de Ménilmontant ne l’entendent pas de cette oreille…
Maurice Delbez a toujours été passionné de cinéma. Il s’essaie cependant d’abord au théâtre, avant d’intégrer l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques –ancêtre de la FEMIS– à la sortie de la guerre. Il rencontre l’acteur Pierre Fresnay avec qui il se lie d’amitié, et débute sa carrière de réalisateur en 1957 avec son premier long métrage, "La Roue". Pendant plus de vingt ans, Maurice Delbez a réalisé, produit ou écrit des scenarios pour le cinéma français.
"Pendant des années, il n'a même pas osé penser que ce film pourrait revoir le jour."
Réalisé en décembre 1964, le film de Maurice Delbez était déjà visionnaire. Ellen Schaffer, responsable du catalogue de la SNC : "Ça donne à Maurice Delbez une grande fierté, peut-être qu’il était très avant-gardiste dans son regard sur ce qu’on pouvait dire au cinéma et comment on pouvait utiliser le cinéma pour défendre ses idées." Aujourd’hui c’est la SCN qui détient les droits de "Rue des Cascade". En collaboration avec Celluloid Angles, une plateforme participative de restauration de films, la SCN a décidé de financer la restauration du long métrage. C’est cette même plateforme qui a, l’année dernière, permis de restaurer "Les Tontons Flingueurs".Plus qu’un caprice de star, la restauration des films est en réalité essentielle pour le patrimoine cinématographie, comme l’explique Sébastien Arlaud, directeur adjoint de Celluloid Angels : "Si on ne le fait pas on va avoir un saut culturel avec un trou dans une vingtaine d’années parce que les technologies auront évolué et que les films seront restés sur pellicules et ne seront plus visibles." La restauration du film n’est encore qu’un projet, puisque le processus est extrêmement onéreux. Bien que le CNC participe à hauteur de 70 000€, il manque encore 17 000€ pour lancer l’aventure. Le SNC et Celluloid Angels ont encore 18 jours pour réunir sur la plateforme participative les fonds nécessaires.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.