"6,20 euros la place c'est exceptionnel" : à Mulsanne dans la Sarthe, un cinéma associatif fait de la résistance

À l'ère des multiplexes et des plateformes de streaming les cinémas de quartier tirent leur épingle du jeu. À Mulsanne, au sud du Mans, l'association Cinéambul fait vivre le cinéma de cette petite ville de 5000 habitants. Fermé en août il vient de rouvrir et les habitués sont au rendez-vous.
Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Le cinéma associatif de Mulsanne dans la Sarthe fait le plein pour sa réouverture (France 3 Pays de la Loire)

Après un mois de fermeture estivale, le cinéma Simone Signoret de Mulsanne dans la Sarthe a fait sa rentrée le 27 août. À l'affiche ce soir-là : Un p'tit truc en plus, la comédie d'Artus sur le handicap qui a déjà franchi le cap des 10 millions d'entrées. Une valeur sûre. Sans surprise, les habitués sont au rendez-vous, parce qu'ici la sortie ciné, c'est sacré.

"Il y a un côté dynamisant, explique une cinéphile enthousiaste, être entourée par des dizaines de personnes, rigoler en même temps, partager un film avec des inconnus et s'apercevoir qu'on aime tous la même chose et qu’on n'est pas tout seul devant notre télé en fait."

Le cinéma associatif de Mulsanne fait sa rentrée
Le cinéma associatif de Mulsanne fait sa rentrée Le cinéma associatif de Mulsanne fait sa rentrée (France 3 pays de la Loire)
Le cinéma de proximité est un lieu de rendez-vous important où se mélangent les générations. "Les personnes âgées, c’est rare qu’elles sortent de chez elles, affirme un adolescent, habitué des lieux lui aussi. Les petits cinémas, ça les fait sortir. Il y a un public très divers.". "La différence par rapport à un multiplexe, s’interroge un autre, c'est que je suis grand et ici j’ai la place pour mes genoux."

Habitants et élus font la programmation

Pour ce cinéma subventionné par la ville et géré par l'association Cinéambul, diffuser le succès de l'été, c'est toujours payant. "On l'a déjà passé au mois de juin, indique Martial Le Roy, l'un des quatre projectionnistes qui est aussi adjoint de direction à l’association Cinéambul. On a fait que des salles combles. On a quand 196 fauteuils mais à chaque fois c'est le plein."

Le montant des recettes profite à l'entretien, à l'amélioration du matériel et aux salaires des projectionnistes. Le choix des films, lui, se fait en commission une fois par mois. Habitants, élus, tout le monde est le bienvenu. "C’est toujours une bonne ambiance, témoigne Martial Le Roy, qui assure également l’accueil et la billetterie. Il n’y a que des passionnés qui sont là pour faire vivre le cinéma, ils donnent leurs choix, on fait une tambouille et bam on fait la programmation."

Le prix, arme fatale face à la concurrence 

12 films par mois pour 8 à 9 séances par semaine en qualité d'image 4k et un son en 5.1, le cinéma art et essai de Mulsanne n'a rien à envier aux multiplexes. Et pour faire face à la concurrence des grandes salles, l'arme fatale selon le projectionniste du jour, c'est le tarif : 6,20 euros la place ou 5,20 euros le tarif réduit. "C’est exceptionnel, estime-t-il. Certes on a les films un peu en décalé par rapport aux autres salles mais ça nous permet de faire les meilleures programmations possibles. On est à l’écoute des gens et on met les films qu'ils souhaitent regarder."

La recette fonctionne à merveille. À l'image du sourire des spectateurs à l'issue de la projection. "Formidable, excellente soirée", témoigne une jeune femme. Le cinéma Simone Signoret de Mulsanne fait chaque année 9 000 à 10 000 entrées. Un chiffre enthousiasmant pour l'avenir. 

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