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A Deauville, une "Mme Bovary" dans la spirale de l'endettement

La réalisatrice franco-américaine Sophie Barthes a présenté jeudi au festival du cinéma américain de Deauville sa "Madame Bovary". En compétition avant sa sortie le 4 novembre en France, ce film qui se penche plus particulièrement sur la déroute financière de l'héroïne de Flaubert, a d'abord été imaginé comme "une aventure esthétique".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Logan Marshall-Green et Mia Wasikowska dans "Madame Bovary" de Sophie Barthes.
 (Jour2Fete)

"Se plonger dans une période, recréer une atmosphère, c'était ça ma première motivation", a expliqué la réalisatrice, dont c'est le second film, lors d'une conférence de presse à Deauville.

De fait, les états d'âmes d'Emma, incarnée par l'Mia Wasikowska, se lisent dans les couleurs de ses robes de plus en plus somptueuses au fur et à mesure qu'elle est emportée dans la spirale de l'endettement. Les couleurs chatoyantes des costumes, signés Valérie Ranchoux, marquent un décalage grandissant avec celles, douces, de l'automne omniprésent.

"Nous avons tourné dans le Perche. Il y avait une lumière incroyable. C'était un rêve pour notre chef opérateur, d'autant que nous avions un très petit budget", a expliqué la réalisatrice dont le premier long métrage était intitulé "Cold Souls" ("Âmes en Stock", sorti en 2010 en France).


L'histoire de cette déroute financière résonne avec l'actualité

Ce Madame Bovary franco-américain insiste davantage que le roman sur la déroute financière d'Emma, une question que la réalisatrice a jugé plus apte à capter le public américain que "la condition de la femme au XIXe siècle".

"La crise des crédits en 2007 aux Etats-Unis, ça a touché beaucoup la population américaine", a-t-elle souligné. "Je trouvais intéressant de faire un commentaire sur les excès du capitalisme. Flaubert était assez visionnaire. Il a compris que l'excès de crédit pouvait amener les consommateurs à leur perte, alors qu'il n'y avait pratiquement pas de crédit à l'époque", a poursuivi la réalisatrice qui vit aux Etats-Unis.

Sophie Barthes a expliqué avoir "cédé à la tentation de réaliser ce film" aussi parce qu'il était en anglais: "Je ne voulais pas me mesurer à Chabrol. Après Isabelle Huppert, c'était difficile de refaire une version avec une actrice française." A l'aune des applaudissements par une salle de 1.500 personnes, le film a été bien accueilli par le public.

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