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A la Mostra de Venise, le cinéaste Yonfan s'exprime sur la crise que traverse Hong Kong

Le cinéaste a comparé la colère actuelle, dirigée contre Pékin, à celle de 1967 qui avait ébranlé le colonisateur britannique, sujet de son film d'animation présenté à la Mostra de Venise.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le cinéaste hongkongais Yonfan à la Mostra de Venise le 2 septembre 2019 (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

A la Mostra de Venise, le cinéaste hongkongais Yonfan a estimé lundi que "la boîte de Pandore" était "ouverte" dans l'ancienne colonie britannique avec la crise politique actuelle, mais qu'il avait "l'espoir" que la situation puisse "revenir à la normale" rapidement.

L'ex-colonie britannique connaît depuis trois mois sa plus grave crise politique depuis la rétrocession en 1997, avec des actions quasi quotidiennes pour dénoncer l'ingérence grandissante de la Chine dans les affaires intérieures de cette région semi-autonome.

Le réalisateur de 71 ans, qui présente en compétition à Venise (Italie) N°7 Cherry Lane, un film d'animation racontant une histoire d'amour sensuelle et élégante, a fait part de son "amour pour Hong Kong", "un endroit merveilleux" où l'on peut "sentir le parfum de la liberté", lors de la conférence de presse du film.

"L'Histoire a tendance à se répéter"

Alors que son long métrage s'y déroule en 1967, pendant les émeutes entre les pro-communistes et le gouvernement qui avaient secoué ce territoire pendant plusieurs mois, faisant 51 morts, le cinéaste a souligné que le fait qu'il le présente aujourd'hui était "une coïncidence", mais que "l'Histoire a tendance à se répéter".

Le cinéaste a comparé la colère actuelle, dirigée contre Pékin, à celle de 1967 qui avait ébranlé le colonisateur britannique. Attisé contre la puissance coloniale par le Parti communiste chinois, le mouvement de 1967 avait dégénéré pendant sept mois en batailles de rue entre militants gauchistes et forces de l'ordre, dans un déferlement de violence.

"Je pense qu'il y a toujours eu de l'espoir" pour Hong Kong

"Au mois de mai (1967), nous avons commencé à avoir ces émeutes et Hong Kong a été mis sens dessus dessous", a-t-il raconté. "Mais étrangement, après six mois, ce mouvement (de révolte) a disparu".

"Cinquante-deux ans plus tard, j'ai l'impression qu'il y a à nouveau" une énergie qui "met Hong Kong sens dessus dessous", a-t-il poursuivi.

"J'espère juste que cette force disparaisse comme en 1967 et qu'Hong Kong puisse revenir à la normale", a-t-il dit, souhaitant "le meilleur pour Hong Kong".

"La boîte de Pandore a été ouverte, donc toute la violence et les mauvaises choses sont sorties. Mais je pense qu'il y a toujours eu de l'espoir à l'intérieur de la boîte de Pandore pour Hong Kong", a-t-il souligné.

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