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À Paris, des cinéphiles impatients retrouvent le grand écran pour une séance de minuit, plus de trois mois après la fermeture des cinémas

Anticipant de quelques heures la réouverture des salles, 120 cinéphiles parisiens se sont offert une séance dès 00H01, dans un cinéma de Saint-Lazare, pour fêter la réouverture lundi des salles obscures.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3 min
Des gens patientent devant le cinéma les 5 Caumartins, à Paris, avant la séance nocturne de réouverture de l'établissement dans la nuit du 21 au 22 juin 2020. (ABDULMONAM EASSA / AFP)

Lundi 22 juin à 00H01 à Paris, dans un cinéma du quartier de Saint-Lazare, une salve d'applaudissement à retenti. "Après trois mois, on n'en pouvait plus d'attendre !" Cent-vingt cinéphiles parisiens se sont offert une séance en avant-première pour fêter la réouverture lundi des salles obscures.

"Il n'y a pas de mot pour décrire ce que l'on ressent ! Ça fait 99 jours qu'on vous attend", a lancé aux spectateurs Louis Merle, directeur des 5 Caumartin (IXe), cité par l'AFP. À l'affiche : une avant-première de la comédie française Les Parfums de Grégory Magne avec Emmanuelle Devos et Grégory Montel (en salles le 1er juillet 2020), qui conte les aventures d'une célèbre créatrice de parfums caractérielle et de son chauffeur, le seul à lui tenir tête.

"Netflix, c'est bien gentil mais le cinéma, c'est autre chose !"

Le réalisateur et les acteurs ont accueilli en personne les spectateurs dans deux salles à guichets fermés, en respectant la distanciation et les gestes barrière. "C'est très important de se retrouver dans un cinéma. J'ai souffert d'en avoir été privée pendant trois mois. Après une grosse privation, c'est magnifique. Même les photocalls m'ont manqué !", a déclaré Emmanuelle Devos à son arrivée. "Les séries sur Netflix, c'est bien gentil mais le cinéma, c'est autre chose ! Être ensemble et regarder la même chose comme dit Godard", a poursuivi l'actrice, se disant "très émue".

Le réalisateur Grégory Magne et l'actrice Emmanuelle Devos heureux de présenter le film "Les Parfums" à l'occasion de la réouverture de la première salle de cinéma en France après le déconfinement, dans la nuit du 21 au 22 juin 2020 à Paris, aux 5 Caumartins (ABDULMONAM EASSA / AFP)

Pour cette séance très spéciale, les cinéphiles noctambules ont eu droit à un accueil VIP avec distribution gratuite de pop corn - en pot individuel, mesures sanitaires oblige. "Quand on a su qu'il y avait ici une séance de minuit pour fêter le jour de la reprise, on a réservé immédiatement. C'est une super idée pour marquer l'événement. Ce n'est pas notre horaire habituel mais ça nous fera un joli souvenir après ces semaines difficiles", a confié à l'AFP Loriane, la quarantaine, professeur de langues étrangères, venue avec Catherine, une amie.

"La situation que nous avons vécue est réellement historique : même pendant la guerre, les cinémas n'ont pas fermé. On s'est dit que ça serait sympa de ne pas attendre l'horaire habituel et on a eu l'idée de proposer une séance à 00H01 dès l'heure légale", raconte Louis Merle. "On a cherché un film en avant-première et la société de distribution Pyramide nous a proposé Les Parfums. C'est un film sympa et facile : on sort de la salle le coeur léger", poursuit-il.

"Le chômage partiel nous a sauvés, nous attendons les aides spécifiques annoncées"

Entreprise familiale, les 5 Caumartin sont composés de 15 salles employant une vingtaine de salariés : "Le chômage partiel nous a sauvés et nous attendons les aides spécifiques pour les salles de cinéma qui ont été annoncées. La situation n'est pas facile", confie encore le directeur, cité par l'AFP.

Du côté du groupe mk2 qui compte 200 écrans dont 68 à Paris, on attendait les premiers spectateurs dès 9H40 lundi, comme dans le réseau UGC et la plupart des cinémas français. Au mK2 Bibliothèque, à Paris, des "minions" en peluche taille humaine, célèbres personnages de Moi, moche et méchant, doivent occuper les places laissées vacantes pour respecter la consignes : "Une image symbolique et un clin d'oeil ludique à la distanciation", selon Nathanael Karmitz, directeur général du groupe.

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