Avocat de renom, justifications hasardeuses... Comment le producteur Harvey Weinstein tente de faire face au scandale sexuel
Le producteur américain, accusé d'agressions sexuelles et de viols par plusieurs actrices, fourbit ses armes.
Il n'est encore visé par aucune poursuite, mais il prépare sa défense. Le producteur américain Harvey Weinstein, qui fait face à des accusations de plus en plus nombreuses d'agressions sexuelles et de viols, s'organise, après son licenciement de la Weinstein Company, société qu'il a cofondée en 2005.
En quelques jours, le magnat du cinéma américain est devenu le paria d'Hollywood, quitté par sa femme et lâché par le camp démocrate. Mais le multimillionnaire fourbit ses armes face à ce que les médias américains appellent désormais le "Harvnado".
Il recrute une avocate pénaliste de renom
Comme le rappelle le Hollywood Reporter (en anglais), les poursuites en matière de viol à New York ne sont pas limitées dans le temps. Harvey Weinstein ne peut donc pas compter sur la prescription, même si un certain nombre de faits rapportés dans les médias datent des années 1990. A l'heure actuelle, les autorités judiciaires de New York et de Los Angeles n'ont pas encore fait part de leur décision d'ouvrir une enquête.
En attendant, le magnat a étoffé son équipe d'avocats en recrutant, selon le magazine américain, Blair Berk. Cette avocate pénaliste de renom est connue pour avoir défendu de nombreuses personnalités, telles que Mel Gibson, Britney Spears, Kanye West ou encore Lindsay Lohan.
Elle rejoint ainsi Charles Harder – qui a remporté le célèbre procès du catcheur Hulk Hogan contre le site Gawker –, David Boies et Patricia Glaser.
Il invoque un problème générationnel avant de réfuter toute relation non consentie
Dans un premier communiqué diffusé le 5 octobre après la parution de l'article du New York Times, relayé en intégralité par le Daily News (en anglais), Harvey Weinstein, 65 ans, se justifie en rappelant qu'il vient de "l'époque des années 1960 et 1970, où les règles en matière de comportement au travail étaient différentes. C'était une autre culture." "Depuis, j'ai appris que ce n'était pas une excuse, au bureau ou à l'extérieur. Pour qui que ce soit."
"J'ai réalisé il y a quelque temps que j'avais besoin d'être une meilleure personne et que mes interactions avec les gens avec qui je travaillais avaient changé. Je réalise que la façon dont je me suis comporté avec mes collègues dans le passé a causé beaucoup de douleur, et je m'en excuse sincèrement", poursuit-il, promettant de "maîtriser ses démons".
Un aveu en demi-teinte, corrigé par un second communiqué, rédigé cette fois-ci par sa porte-parole, Sallie Hofmeister, après la publication de l'enquête du New Yorker. "Toutes les accusations de relations sexuelles non consenties sont réfutées par M. Weinstein", fait-elle savoir sobrement.
Le producteur ne donne ni conférence de presse, ni interview. Mais face à la multiplication des témoignages à son encontre, dans le sillage de la parution des deux enquêtes, il finit par s'adresser à une journaliste de la chaîne Page Six TV, le 10 octobre. Il se dit "dévasté" de n'avoir reçu le soutien de personne à Hollywood. "[Harvey Weinstein] dit que son monde est littéralement en train de s'écrouler. (...) Il reconnaît qu'il a fait des erreurs et qu'il a blessé des gens, mais il n'arrive pas à croire qu'il ait perdu sa carrière et sa femme", témoigne la journaliste, Emily Smith.
Il veut se faire soigner
Dans sa déclaration à Page Six TV, Harvey Weinstein fait acte de contrition. "Je réalise que je dois travailler sur moi-même et changer. Je suis une thérapie intensive. Je ne sais pas si je vais aller en Europe pour une cure. Je ne sais vraiment pas où je vais", déclare-t-il.
Selon le site people TMZ, le producteur est parti mercredi pour l'Arizona suivre une cure, notamment contre l'addiction au sexe. Sa porte-parole Sallie Hofmeister, contactée par l'AFP, n'a fait aucun commentaire sur ce point.
Plus tôt mercredi, Remy, la fille d'Harvey Weinstein, a alerté la police pour un comportement "suicidaire" de son père. La police, arrivée sur place, a conclu à une simple "dispute familiale". Dans une vidéo relayée par TMZ, on voit le producteur sortir de la maison de sa fille et monter dans sa voiture en demandant "une seconde chance".
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