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Procès Harvey Weinstein : "La condamnation est déjà un symbole en soi", estime la productrice Sandrine Brauer

"On est dans ce moment de prise de conscience, on est dans ce moment où les victimes se sentent peut-être un peu plus protégées et c’est vraiment l’essentiel", a expliqué sur franceinfo Sandrine Brauer.

Article rédigé par franceinfo
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Harvey Weinstein, lors de son procès à New York, le 20 février 2020. (ANGELA WEISS / AFP)

"La condamnation d'Harvey Weinstein est déjà un symbole en soi", salue sur franceinfo mardi 25 février Sandrine Brauer, productrice indépendante et membre du collectif 50/50 (qui promeut l'égalité et la diversité dans l'industrie cinématographique). "Cela veut dire que la parole a été entendue et c'est extrêmement important de se dire que l’impunité n’est plus en grâce", indique-t-elle. L'ancien magnat d'Hollywood a été reconnu coupable lundi d'agression sexuelle et de viol, mais évite une condamnation pour les accusations les plus graves.

"Ce qui a d’important quand on a un procès comme celui de l’affaire Weinstein, c’est qu’on parle souvent du fait que la peur change de camp, mais ce n'est pas seulement [ça], c’est surtout de savoir qu’on peut être entendue et respectée dans ce statut de victime", ajoute Sandrine Brauer.

Sandrine Brauer regrette tout de même que ce procès ait été éprouvant pour les victimes, questionnées à la barre sur leur consommation d'alcool et leurs vêtements : "Ce qu’on entend, c’est ce côté double peine ou triple peine pour les victimes."

Les victimes de violences sexuelles continuent systématiquement de porter une culpabilité, alors même que souvent les agresseurs continuent à s’estimer victimes d’un système de chasse aux sorcières ou autre.

Sandrine Brauer

à franceinfo

Avec le procès Weinstein et l'affaire Adèle Haenel en France, "on est dans ce moment de prise de conscience, on est dans ce moment où les victimes se sentent peut-être un peu plus protégées et c’est vraiment l’essentiel", estime Sandrine Brauer. "Le paradoxe, c’est qu’aux États-Unis, c’est plus extraordinaire, en France on est peut-être un peu en retard", estime la productrice, qui explique qu'il "a fallu l’affaire Adèle Haenel et son courage, l’articulation de sa pensée" en France.

Interrogée sur le cas du réalisateur Roman Polanski nommé à douze reprises aux César, Sandrine Brauer estime que "les affaires Polanski procèdent du monde ancien", elle dit espérer qu'avec "la page qu’on tourne avec Adèle Haenel, on va décider d’un nouveau système et décider d’un nouvel horizon".

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