: Vidéo "Moi je regarderai toujours des films de Woody Allen et de Roman Polanski", lance Emmanuelle Devos
Emmanuelle Devos et Pierre Arditi ont défendu sur France 5, le 22 janvier, le réalisateur américain, accusé d'agression sexuelle par sa fille adoptive, Dylan Farrow.
Les mouvements #MeeToo et #BalanceTonPorc font réagir les artistes français. "Il y a un mouvement qui est très important et très bien, a expliqué Emmanuelle Devos, dans "C à vous", sur France 5, lundi 22 janvier. "Le coup de pied est salutaire", a ajouté alors Pierre Arditi. Pourtant, les dernières révélations concernant certains réalisateurs semblent diviser. "Moi je regarderai toujours des films de Woody Allen et de Roman Polanski", a ainsi lâché Emmanuelle Devos.
La présentatrice, Anne-Elisabeth Lemoine, a demandé aux deux acteurs s'ils accepteraient de tourner avec le réalisateur Woody Allen, accusé d'agression sexuelle par sa fille adoptive, Dylan Farrow. "Bien sûr", acquiescent-ils tous les deux sans hésitation, alors que le sujet divise leurs homologues américains, de plus en plus critiques vis-à-vis du cinéaste. Longtemps considéré comme un génie intouchable à Hollywood, le cinéaste a récemment été lâché par plusieurs de ses acteurs.
Les "leçons de morale de ligues intégristes et hystériques"
"Aux Etats-Unis, il y a un truc qui s'appelle le puritanisme américain", a poursuivi Pierre Arditti, estimant que la situation est différente en France. "On n'est pas en Amérique ici, on est en Europe. L'art n'a pas à recevoir des leçons de morale d'un certain nombre de ligues intégristes et hystériques qui débordent complètement du sujet, même si la démarche originelle est à défendre et je la défends bec et ongles", a-t-il ajouté, visant notamment les militantes féministes entendues depuis l'explosion de l'affaire Harvey Weinstein.
Pierre Arditti a aussi fait une distinction entre les agressions dont sont victimes de nombreuses femmes et ce qu'il estime être une injonction à vivre d'une certaine façon : "Le premier mec que je vois se frotter contre une femme dans le métro, je lui mets mon poing dans gueule, a-t-il expliqué. Après, quand on commence a dériver sur une manière dont il faudrait que nous vivions, qu'on nous dise quelle peinture on doit aimer et quelle peinture foutre à la poubelle (...) J'interdis à quiconque d'exiger de moi que je vive autrement que comme je l'ai choisi."
"Il faut éduquer les femmes"
"La petite phrase de Natalie Portman me laisse un goût un peu bizarre dans la bouche", a poursuivi l'acteur, revenant sur la déclaration de la comédienne américaine. Elle a confié avoir reçu, à 13 ans, une lettre d'un homme disant qu'il rêvait de la violer. "C'est pas bien, mais c'est le risque de son propre métier. Moi j'ai reçu des lettres d'insultes."
"A partir du moment où vous vous exposez, c'est un risque", a abondé la comédienne Emmanuelle Devos, insistant sur la nécessité d'être "bien entourée" quand on est une jeune femme dans le milieu du cinéma. "Il faut éduquer les femmes, [leur dire] qu'elles ont le droit de se défendre", a poursuivi l'actrice, regrettant que l'attention soit portée sur le milieu du cinéma.
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