Triomphe d'"Amour", de Michael Haneke, lors de la 38e cérémonie des César
Le film de Michael Haneke a décroché les cinq trophées majeurs, dont celui du meilleur film.
Michael Haneke a dominé la 38e cérémonie des César du cinéma, qui avait lieu vendredi 22 février au théâtre du Châtelet, à Paris (Ile-de-France). Amour a permis au réalisateur autrichien de rafler cinq trophées, et non des moindres : meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario, meilleure actrice pour Emmanuelle Riva et meilleur acteur pour Jean-Louis Trintignant. Camille redouble de Noémie Lvovsky, pourtant nominé treize fois, repart bredouille.
Voici le palmarès complet :
César du meilleur film : Amour, de Michael Haneke. Le réalisateur autrichien n'était pas présent, puisqu'il prépare une mise en scène de l'opéra Cosi Fan Tutte en Espagne. Sa productrice a donc remercié les votants en son nom.
César du meilleur acteur : Jean-Louis Trintignant, pour Amour. Lui aussi absent, car jouant actuellement au théâtre à Bruxelles, Trintignant s'est très brièvement exprimé par téléphone. Il a remercié le
César de la meilleure actrice : Emmanuelle Riva, pour Amour. "Ça m'est difficile d'être seule avec ça. C'est tellement cher, précieux", a déclaré la comédienne en recevant son César. "J'ai beaucoup de chance à l'heure-ci de ma vie de rencontrer une telle merveille".
César de la meilleure réalisation : Michael Haneke, pour Amour. "On n'a pas de pitié pour les personnages qu'on montre, on est là pour les créer de la manière la plus efficace possible, on doit regarder avec un regard froid pour ne pas se tromper", justifiait le cinéaste à Cannes après la projection de son film, qui est encore en lice pour les Oscars dimanche.
César des meilleurs costumes : Christian Gasc, pour Les Adieux à la reine. Gasc, qui avait notamment déjà travaillé sur Le Bossu et Ridicule, a dédié son César à "son amour", Marie-France Pisier, actrice et réalisatrice morte en 2011.
César d'honneur : Kevin Costner. Le comédien américain, visiblement ému, était récompensé pour l'ensemble de sa carrière.
César du meilleur montage : Juliette Welfling, pour De Rouille et d'os. Partenaire de Jacques Audiard depuis son premier film, elle avait également été nommée aux Oscars pour Le Scaphandre et le papillon.
César des meilleurs décors : Les Adieux à la reine, pour le travail de Katia Wyszkop. La décoratrice a remercié le réalisateur Maurice Pialat, avec qui elle a fait ses débuts.
César du meilleur film documentaire : Les Invisibles, de Sébastien Lifshitz. L'œuvre raconte l'histoire d'homosexuels ayant choisi de vivre leur sexualité ouvertement dans les années 1970, à une époque où la société les rejetait.
César de la meilleure actrice dans un second rôle : Valérie Benguigui, pour Le Prénom. Avant ce film, est déjà apparue dans Selon Charlie, de Nicole Garcia, ou encore Chaos, de Coline Serreau.
César du meilleur scénario original : Amour, de Michael Haneke.
César de la meilleure musique originale : Alexandre Desplat, pour De Rouille et d'os. Nommé aux Oscars, Desplat était représenté sur scène par Jacques Audiard. Le réalisateur a plaisanté à ce sujet : "S'il était sur scène, je pense qu'il me remercierait... Jacques, merci". Tous deux collaborent depuis vingt ans.
César du meilleur film étranger : Argo, de Ben Affleck. Le comédien et réalisateur américain n'étant pas présent à Paris, une représentante de la Warner a lu une lettre de remerciements, dans laquelle Affleck se dit"honoré".
César du meilleur son : Antoine Deflandre, Germain Boulay et Eric Tisserand pour Cloclo. L'équipe du film a profité du prix pour interpeller la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti au sujet des délocalisations dans le cinéma.
César de la meilleure photo : Romain Winding, pour Les Adieux à la reine, de Benoît Jacquot.
César du meilleur espoir masculin : Matthias Schoenaerts pour son rôle dans De Rouille et d'os. Révélé au grand public avec Bullhead, Schoenaerts est le premier acteur belge à recevoir cette récompense.
César de la meilleure adaptation : Jacques Audiard et Thomas Bidegain, pour De Rouille et d'os. Les deux hommes, qui avaient déjà collaboré pour écrire Un Prophète, se sont inspirés d'une nouvelle de l'Américain Craig Davidson pour ce film.
César du meilleur film d'animation : Ernest et Célestine, de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier. Ce film se déroule dans le monde conventionnel des ours, où il est mal vu de se lier d'amitié avec une souris. a attiré plus de 800.000 spectateurs dans les salles en France.
César du meilleur second rôle masculin : Guillaume de Tonquédec pour Le Prénom. "Ce César c'est vraiment la cerise sur le gâteau de la prune", s'est exclamé le comédien de 46 ans, en allusion au film où son personnage, surnommé "la prune", donne la réplique à Patrick Bruel.
César du meilleur premier film : Louise Wimmer, de Cyril Mennegun. "Il n'y a pas que les actrices qui pleurent", dit le réalisateur en recevant son trophée, la voix tremblante.
César du meilleur espoir féminin : Izia Higelin, pour Mauvaise Fille. La fille du chanteur Jacques Higelin, 22 ans, joue une jeune femme qui apprend qu'elle est enceinte au moment où sa mère se meurt d'un cancer, et doit gérer simultanément bonheur et culpabilité.
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