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"Annabelle", la poupée maléfique rend-elle fou ?

Sorti en salles le 8 octobre, le film d’horreur "Annabelle" fonctionne très bien en France. Pourtant, après quelques jours d’exploitation, plusieurs salles du Sud de la France ont choisi de le déprogrammer suite à des débordements pendant les projections. Un phénomène qui tient surtout au public, constitué en majeure partie d’adolescents.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marseille, Montpellier, Strasbourg : "Annabelle", la poupée maléfique, est retirée de l'affiche dans plusieurs cinémas suite à des débordements
 (Warner Bros France)

Film d’horreur signé du réalisateur américain John R. Leonetti, « Annabelle » raconte l’histoire d’une famille confrontée à une poupée démoniaque qui va transformer sa vie en cauchemar. Il suffit de regarder la bande-annonce pour avoir la chair de poule. Le public du cinéma "Les trois Palmes" à Marseille a ressenti un peu plus que cela : cris, insultes, bagarres ont conduits la direction à déprogrammer le film.
 
Reportage : J-L. Boudart / F. Bombard / S. Prouteau

"Annabelle", est interdit au moins de 12 ans. Chez les ados, en ce moment, c’est LE film à aller voir pour se faire peur. Riche en émotions fortes, c’est aussi le genre de film qu’on regarde en communiquant son angoisse, sa surprise, à voix haute. Est-ce que c’est ce genre de réactions qui a dégénéré et conduit à de gros débordements samedi dernier au cinéma les 3 Palmes à Marseille ?
  
Soyons réalistes : même si elle est possédée, la poupée maléfique d’"Annabelle" n’explique pas ces débordements qui se sont déjà produits sur d’autres films. Le point commun par contre, c’est qu’ils se produisent souvent sur des films d’horreur. Sorti le 31 octobre 2012, en plein Halloween, "Paranormal Activity 4" avait causé pas mal de soucis aux exploitants, avec de gros débordements dans certains cinémas : comptoirs à confiserie pillés, caissiers insultés, urine sur les fauteuils.
Prévenir les débordements
 

Sorti quelques jours plus tard, "Sinister", un autre film d’horreur, avait pâti de cette mauvaise publicité. Dans ce film, la famille d’un auteur de romans policiers emménageait dans une maison où les anciens propriétaires avaient été retrouvés pendus et se faisait persécuter par un esprit tueur. Distribué par Wild Bunch, le film avait été retiré « préventivement » de l’affiche dans plus de 40 cinémas français... Une décision qui avait provoqué le courroux des fans.

"Un manque de civisme élémentaire" 

Didier Tarizo, le directeur du cinéma "Les trois Palmes" à Marseille, a écrit une tribune publiée sur le site du 
Nouvel Observateur pour expliquer sa décision de déprogrammer "Annabelle" (une décision d'autant plus difficile que le film marchait très bien), évoquant certains jeunes qui n’ont "aucune notion du civisme élémentaire". Un phénomène qui n’a hélas rien à voir avec "Annabelle" en particulier. Qui n’a jamais été confronté à des énergumènes qui lors d’une séance se permettent de commenter à haute voix chaque scène, tout en répondant à leur portable et en prenant à partie, parfois violemment, ceux qui tentent de les faire taire ?

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