Au ciné cette semaine : des bons, des brutes, des truands... et Molière
Quelques pépites vous attendent dans les salles, avec un Quentin Tarantino, un Fabrice Luchini ou encore une Bernadette Lafont très en forme. Voici notre sélection.
Revolvers, kalachnikovs, simples couteaux ou répliques assassines... Avec les films qui sortent mercredi 16 janvier sur grand écran, vous avez le choix des armes !
Si vous aimez Molière et les cabotinages de Luchini
Alceste à bicyclette, de Philippe Le Guay. Avec Fabrice Luchini, Lambert Wilson, Maya Sansa...
Serge (Fabrice Luchini) a mis fin brutalement à sa carrière de comédien. Il vit retiré du monde dans une maison sur l'île de Ré. Mais Gauthier (Lambert Wilson), un acteur de télé choyé par le public, vient retrouver son vieux camarade pour lui proposer de jouer Le Misanthrope. Ce huis clos poitevin permet au réalisateur de confronter deux visions du monde en faisant écho à la pièce de Molière : l'une sans concession, celle d'Alceste, interprétée par Fabrice Luchini ; l'autre conciliante, celle de Philinte qui n'hésite pas à se livrer à la flatterie pour arriver à ses fins. Une comédie intelligente ponctuée de beaux morceaux d'improvisation.
Si vous préférez Tarantino et les westerns sanglants
Django Unchained, de Quentin Tarantino. Avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio...
C'est la grosse sortie de la semaine et également notre coup de cœur ! Quentin Tarantino rend un nouvel hommage au cinéma de série B en s'attaquant cette fois au western spaghetti, avec brio. L'histoire – le périple vengeur d'un esclave noir dans l'Amérique esclavagiste – est l'occasion de tordre le cou au racisme. Rythmé, malin, bourré de coups de théâtre, le scénario est servi de manière magistrale par les acteurs, à commencer par Christoph Waltz (déjà vu dans Inglorious Basterds) et Leonardo DiCaprio, en esclavagiste immoral. Courez voir ce film, à moins que vous ne supportiez pas la vue du sang, auquel cas vous vous évanouirez environ toutes les dix minutes !
Si vous estimez que les retraités ont aussi le droit de dealer
Paulette, de Jérôme Enrico. Avec Bernadette Lafont, Carmen Maura, Dominique Lavanant...
Paulette, c'est un peu Tatie Danielle qui aurait la bosse du commerce. Cette vieille dame indigne et fondamentalement raciste (Bernadette Lafont), se retrouvant sans le sou, décide de se lancer dans la vente de cannabis dans sa cité. Mais plus que le deal de drogue, le film traite, avec le sourire, d'un sujet peu évoqué au cinéma : la solitude et la précarité des personnes âgées. Le réalisateur Jérôme Enrico est très loin de son dernier film, L'Origine du monde, un polar... mais il fait mouche.
Si vous pensez qu'on peut rire de tout
La Parade, de Srdjan Dragojevic. Avec Nikola Kojo, Milos Samolov, Hristina Popovic...
Des gangsters serbes, musulmans, bosniaques, croates... chargés de défendre ensemble des militants homosexuels ? Voici l'invraisemblable scénario du dernier film du réalisateur et scénariste serbe Srdjan Dragojevic. Ce septième long métrage, une farce irrévérencieuse, évoque la division de l'ex-Yougoslavie en rassemblant un improbable noyau d'anciens ennemis qui se sont affrontés durant les guerres fratricides des années 1990. Il aborde aussi l'homophobie latente dans la région en montrant des images de la première Gay Pride serbe, qui avait donné lieu à de violents affrontements, comme le rappelle cet article du site de RFI. Grinçant et efficace.
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