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Avec "Cake", Jennifer Aniston casse son image, avant de passer à la réalisation

Jennifer Aniston, qui a été longtemps la petite fiancée de l'Amérique grâce à son rôle de Rachel Green dans la sitcom culte "Friends", casse son image comme jamais dans "Cake", un film de Daniel Barnz qui sort mercredi en France.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Jennifer Aniston dans "Cake"
 (2015 Warner Bros. Ent.)

Dans ce drame qu'elle a coproduit et qui lui a valu des critiques dithyrambiques, la comédienne de 46 ans aux yeux bleu piscine interprète Claire, une femme gravement blessée, dépressive, asociale et accro aux antidouleurs.
              
Elle s'est confiée lors d'une rencontre avec des journalistes à Beverly Hills sur son désir de jouer des rôles complexes, sur sa carrière de 25 ans et sur son souhait de passer derrière la caméra...
 
Comment vous-êtes vous préparée pour ce rôle de dépressive aux comportements souvent antipathiques ?
 
Je ne m'inquiète pas de savoir si Claire est aimable ou pas. Je trouve juste qu'elle a tant de facettes, qu'elle est si complexe que, pour une actrice, c'est un cadeau comparé aux personnages de femme jolie normale qui sont la plupart du temps représentés à l'écran. Pour me préparer j'avais autour de moi un groupe de gens qui m'ont beaucoup aidée mais en particulier deux amies.
 
L'une souffre d'un lupus (maladie auto-immune chronique) : j'ai vu son état physique se détériorer depuis 25 ans et sa douleur, ça brise le coeur. Et il y a ma doublure Stacy Courtney, qui a eu un accident il y a 15 ans, elle a presque perdu sa jambe. Elle a subi une vingtaine d'opérations chirurgicales, s'est retrouvée droguée aux médicaments, a failli perdre sa carrière. Puis elle a décidé de laisser tomber les médicaments et d'arrêter de s'apitoyer sur elle-même, de se lever et d'aller de l'avant. Je lui ai demandé : "Mais tu as  encore mal ?'. Elle m'a répondu : 'Oui, mais ça fait désormais partie de mon quotidien.' La douleur chronique c'est quelque chose de difficile à diagnostiquer, à évaluer. On ne peut que croire le patient qui dit j'ai mal, j'ai besoin de médicaments.

              
              
On dit qu'il faut mettre une prothèse nasale pour gagner un Oscar.  Est-ce qu'il faut vraiment s'enlaidir pour être crédible en tant qu'actrice?  Pensez-vous que ce soit le début d'une nouvelle phase de votre carrière?
 
J'ai été dans une sitcom à la télévision pendant 10 ans, et j'y suis toujours, alors oui il faut vraiment disparaître (dans un rôle pour faire oublier ce personnage). Ça fait des années que j'attends un tel rôle. J'espère bien que ça va ouvrir de nouveaux horizons dans ma carrière. Ça fait 25 ans que  je fais ce métier mais il me passionne toujours et j'ai toujours l'impression  que c'est un nouveau départ.
              
Pensez-vous, comme Reese Witherspoon par exemple, que pour une comédienne il soit nécessaire de s'engager dans la production cinématographique pour pouvoir décrocher des rôles consistants ?
 
Absolument, si vous attendez que les gens viennent vous chercher, rien ne se passe. Il faut générer son propre travail et puis c'est beaucoup plus intéressant. Il faut trouver un script, un scénariste, le réalisateur avec la bonne vision, le bon directeur de la photographie... Monter toute une équipe, c'est vraiment gratifiant à plein de niveaux. Au début du projet "Cake", il n'y  avait pas de producteurs alors j'ai dit que je serais productrice exécutive et nous avons pu mettre de l'argent sur la table. C'est satisfaisant de savoir que j'ai la possibilité de faire naître des films qui n'auraient peut-être pas vu  le jour sinon. J'ai déjà réalisé deux courts-métrages, et maintenant j'attends le bon projet pour passer à la réalisation.

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