Avec "Rhino", le réalisateur et activiste ukrainien Oleg Sentsov marque le Festival européen du cinéma des Arcs
Le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, opposant de Vladimir Poutine, a présenté son film "Rhino" au Festival du film européen des Arcs. Un long métrage choc sur l'Ukraine gangrénée par la violence dans les années 90, tourné après des années d'incarcération.
Déjà sélectionné dans de nombreux festivals comme à La Mostra de Venise, Rhino a été projeté au cours de la 13e édition du Festival des Arcs qui se déroule du 11 au 18 décembre. Soutenu par le jury présidé cette année par Michel Hazanavicius, le film du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov est présenté en avant-première dans la sélection "Playtime". Cette section regroupe le meilleur du cinéma d'auteur et grand public européen.
Avec Rhino, le réalisateur et activiste Oleh Sentsov aborde la violence endémique de la pègre ukrainienne au travers d'un personnage en reconstruction.
Pour moi c'est une énorme victoire car c'est un film que j'ai écrit il y a dix ans. Evidemment d'avoir réussi à le sortir aujourd'hui, c'est énorme.
Oleh Stentsov, réalisateur
Rhino raconte le parcours d'un jeune gangster dans une petite ville ukrainienne. À l'image de la spirale destructrice dans laquelle s'est retrouvée l'Ukraine après l'effondrement du bloc communiste. Ce film coup de poing permet de rendre compte d'une réalité historique, celle d'un pays gangréné par la violence dans les années 90.
Un film écrit avant son incarcération en Sibérie
Après Gamer, son premier long-métrage très remarqué en 2011, Oleg Sentsov a obtenu des financements pour son futur deuxième film, Rhino, retardé à cause de son engagement dans le mouvement de protestation Euromaïden. Le tournage devait commencer l'été 2014. C'est donc bien avant son arrestation en Russie en 2014 pour s'être opposé à l'annexion de la Crimée par les forces russes qu'Oleg Sentsov l'a écrit.
Le réalisateur a été condamné à 20 ans de prison pour actes terroristes. Au cours de sa détention en 2019, il entame une grève de la faim. Sa cause devient alors mondialement connue. Nombreux sont les intellectuels étrangers à réclamer la libération du prisonnier politique. C'est en 2019 que l'activiste a été libéré du centre pénitentiaire en Sibérie, lors d'un échange de prisonniers longuement négocié entre l'Ukraine et la Russie.
Récompensé dès sa libération
Honoré du prix Sakharov pour la liberté de l'esprit en 2018 pour sa contribution exceptionnelle aux droits humains, la ville de Paris l'a également nommé citoyen d'honneur l'année suivante. Une distinction qui honore les personnes engagées pour les libertés fondamentales à travers le monde.
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