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Berlinale : "Boyhood" de Richard Linklater bien placé pour l'Ours d'or
"Boyhood", ode sur le temps qui passe réalisée par l'Américain Richard Linklater, figure en bonne place pour remporter le prestigieux Ours d'or de la Berlinale, remis samedi soir. Mais le film est talonné par des drames signés de deux nouveaux venus.
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Le film de Linklater est une expérience unique dans le cinéma de fiction : "Boyhood" a été tourné en 39 jours sur une période de douze ans avec les mêmes acteurs, dont Patricia Arquette et Ethan Hawke.
Année après année, le cinéaste a filmé la jeunesse et l'entrée dans l'âge adulte d'un jeune garçon, Mason (Ellar Coltrane), et de sa soeur Samantha (Lorelei Linklater, la fille du réalisateur) pour raconter dans une démarche superbement romanesque, teintée de documentaire, la vie d'une famille américaine. Le film a séduit autant les critiques que le public berlinois. S'il ne devait pas rafler l'Ours d'or, les professionnels estimaient que Linklater pourrait être honoré de l'Ours d'argent du meilleur réalisateur. L'acteur Ellar Coltrane, 19 ans aujourd'hui, pourrait de son côté récolter le trophée du meilleur acteur.
De nouveaux talents parmi les outsiders
Mais le palmarès de la 64e Berlinale, qui doit départager les 20 films en compétition cette année, pourrait aussi saluer de nouveaux talents. Ainsi, "'71", de Yann Demange, premier film de ce Français qui vit depuis presque toujours à Londres. Demange cloue le spectateur sur son fauteuil tout au long de la nuit de cauchemar vécue par un bleu de l'armée britannique (campé par Jack O'Connell) perdu dans un Belfast secoué par les violences entre catholiques et protestants au début des années 1970. "Macondo", autre premier long métrage signé de la réalisatrice allemande Sudabeh Mortezai, traite de l'immigration et de l'intégration. L'histoire raconte la vie d'un jeune garçon de 11 ans (Ramasan Minkailov) dont la famille tchétchène est venue s'installer à Vienne, en Autriche, après la mort du père. Les principaux personnages ont tous été interprétés par de vrais réfugiés. Parmi les autres films pouvant également recueillir un prix, figure "Stations of the cross" de l'Allemand Dietrich Brüggemann, drame étouffant sur une adolescente de 14 ans totalement emprisonnée dans un milieu catholique intégriste à la limite de la dérive sectaire. Avec à la clé un possible prix d'interprétation pour son actrice Lea van Acken ou de réalisation pour le cinéaste.
Chez les hommes, les critiques ont salué la performance de l'acteur Stellan Skarsgard dans le film norvégien mêlant action et humour "In order of disappearance" de Hans Petter Molland. Skarsgard était également à l'affiche de la version non censurée de "Nymphomaniac 1" du sulfureux réalisateur danois Lars Von Trier, présenté hors compétition. Cette 64e Berlinale avait débuté le 6 février avec "The grand Budapest hotel", dernière fantaisie de Wes Anderson et sa pleïade de vedettes, dont l'élégant Ralph Fiennes.
Quelques films écornés par la critique
Si certains films de la sélection ont été salués pour leur force, d'autres, comme dans le passé, ont eu droit à leur lot de critiques sévères. C'est le cas de "Aloft", le dernier opus de la cinéaste péruvienne Claudia Llosa, Ours d'or à Berlin en 2009, avec Jennifer Connelly, Cillian Murphy et Mélanie Laurent. Le site spécialisé Indiewire qualifie le premier film en anglais de la cinéaste de "déprimant".
Si "Stratos", du Grec Yannis Economides, semblait tenir la route sur le papier, la répétition presque systématique des dialogues et les errances de l'histoire a eu raison du directeur du Bristih Film institute, Geoff Andrew. Même le très attendu film de George Clooney "The monuments men", sur ces experts chargés de récupérer les oeuvres d'art volées par les nazis, sujet hautement d'actualité en Allemagne, a été égratigné comme aux Etats-Unis lors de sa sortie. Rien à craindre cependant côté prix, il était présenté hors compétition. L'an dernier, l'Ours d'or avait été remporté par "Child's Pose" du Roumain Calin Peter Netzer, histoire d'une mère de famille aisée qui cherche à protéger son fils responsable d'un accident de la route mortel.
Année après année, le cinéaste a filmé la jeunesse et l'entrée dans l'âge adulte d'un jeune garçon, Mason (Ellar Coltrane), et de sa soeur Samantha (Lorelei Linklater, la fille du réalisateur) pour raconter dans une démarche superbement romanesque, teintée de documentaire, la vie d'une famille américaine. Le film a séduit autant les critiques que le public berlinois. S'il ne devait pas rafler l'Ours d'or, les professionnels estimaient que Linklater pourrait être honoré de l'Ours d'argent du meilleur réalisateur. L'acteur Ellar Coltrane, 19 ans aujourd'hui, pourrait de son côté récolter le trophée du meilleur acteur.
De nouveaux talents parmi les outsiders
Mais le palmarès de la 64e Berlinale, qui doit départager les 20 films en compétition cette année, pourrait aussi saluer de nouveaux talents. Ainsi, "'71", de Yann Demange, premier film de ce Français qui vit depuis presque toujours à Londres. Demange cloue le spectateur sur son fauteuil tout au long de la nuit de cauchemar vécue par un bleu de l'armée britannique (campé par Jack O'Connell) perdu dans un Belfast secoué par les violences entre catholiques et protestants au début des années 1970. "Macondo", autre premier long métrage signé de la réalisatrice allemande Sudabeh Mortezai, traite de l'immigration et de l'intégration. L'histoire raconte la vie d'un jeune garçon de 11 ans (Ramasan Minkailov) dont la famille tchétchène est venue s'installer à Vienne, en Autriche, après la mort du père. Les principaux personnages ont tous été interprétés par de vrais réfugiés. Parmi les autres films pouvant également recueillir un prix, figure "Stations of the cross" de l'Allemand Dietrich Brüggemann, drame étouffant sur une adolescente de 14 ans totalement emprisonnée dans un milieu catholique intégriste à la limite de la dérive sectaire. Avec à la clé un possible prix d'interprétation pour son actrice Lea van Acken ou de réalisation pour le cinéaste.
Chez les hommes, les critiques ont salué la performance de l'acteur Stellan Skarsgard dans le film norvégien mêlant action et humour "In order of disappearance" de Hans Petter Molland. Skarsgard était également à l'affiche de la version non censurée de "Nymphomaniac 1" du sulfureux réalisateur danois Lars Von Trier, présenté hors compétition. Cette 64e Berlinale avait débuté le 6 février avec "The grand Budapest hotel", dernière fantaisie de Wes Anderson et sa pleïade de vedettes, dont l'élégant Ralph Fiennes.
Quelques films écornés par la critique
Si certains films de la sélection ont été salués pour leur force, d'autres, comme dans le passé, ont eu droit à leur lot de critiques sévères. C'est le cas de "Aloft", le dernier opus de la cinéaste péruvienne Claudia Llosa, Ours d'or à Berlin en 2009, avec Jennifer Connelly, Cillian Murphy et Mélanie Laurent. Le site spécialisé Indiewire qualifie le premier film en anglais de la cinéaste de "déprimant".
Si "Stratos", du Grec Yannis Economides, semblait tenir la route sur le papier, la répétition presque systématique des dialogues et les errances de l'histoire a eu raison du directeur du Bristih Film institute, Geoff Andrew. Même le très attendu film de George Clooney "The monuments men", sur ces experts chargés de récupérer les oeuvres d'art volées par les nazis, sujet hautement d'actualité en Allemagne, a été égratigné comme aux Etats-Unis lors de sa sortie. Rien à craindre cependant côté prix, il était présenté hors compétition. L'an dernier, l'Ours d'or avait été remporté par "Child's Pose" du Roumain Calin Peter Netzer, histoire d'une mère de famille aisée qui cherche à protéger son fils responsable d'un accident de la route mortel.
Les films en compétition
"'71", Yann Demange, Grande-Bretagne
"'71", Yann Demange, Grande-Bretagne
"Aimer, boire et chanter", Alain Resnais, France
"Aloft", Claudia Llosa, Espagne/Canada/France
"Bai Ri Yan Huo" (Black Coal, Thin Ice), Diao Yinan, Chine
"Boyhood", Richard Linklater, Etats-Unis
"Chiisai Ouchi" (The Little House), Yoji Yamada, Japon
"Die geliebten Schwestern" (Beloved Sisters), Dominik Graf, Allemagne
"Historia del miedo" (History of Fear), Benjamin Naishtat, Argentine/Uruguay/Allemagne/France
"Jack", Edward Berger, Allemagne
"Kraftidioten" (In Order of Disappearance), Hans Petter Moland, Norvège
"Kreuzweg" (Stations of the Cross), Dietrich Brüggemann, Allemagne
"La tercera orilla", Celina Murga, Argentine/Allemagne/Pays-Bas
"La voie de l'ennemi", Rachid Bouchareb, France/Algérie/Etats-Unis/Belgique
"Macondo", Sudabeh Mortezai, Autriche
"Praia do futuro", Karim Ainouz, Brésil/Allemagne
"Stratos", Yannis Economides, Grèce/Allemagne/Chypre
"The Grand Budapest Hotel", Wes Anderson, Grande-Bretagne/Allemagne
"Tui Na" (Blind Massage),Lou Ye, Chine/France
"Wu Ren Qu" (No Man's Land), Hao Ning, Chine
"Zwischen Welten" (Inbetween Worlds) Feo Aladag, Allemagne
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