De "l'Horloger de Saint-Paul" au festival Lumière, Lyon était au cœur de la vie et de l'œuvre de Bertrand Tavernier
Bertrand Tavernier et le cinéma ont vu le jour dans la même ville. Peut-être pas un hasard pour celui qui est devenu autant cinéaste que cinéphile. C'est à Lyon qu'il tourna son premier film en 1974 et qu'il présidait l'Institut Lumière.
"Je trouve que Lyon est une belle ville, et qu'on ne l'a pas souvent montrée au cinéma". Voilà ce que déclarait Bertrand Tavernier (décédé jeudi 25 mars à l'âge de 79 ans) en 1974, à la sortie de son premier long métrage L'horloger de Saint-Paul. Après Philippe Noiret et Jean Rochefort, Lyon est l'autre vedette du film. Un attachement à sa ville natale qui ne s'est jamais démenti.
L'histoire entre Bertrand Tavernier et Lyon débute à sa naissance en 1941, en pleine guerre. Son père, René, était un résistant et écrivain, proche de Louis Aragon et Elsa Triolet. "Mon père est représentatif d'un esprit lyonnais, qui est à la fois cultivé, secret, ironique et frondeur", racontait-il en 1988. Il quitte la ville avec ses parents en 1950. La famille s'intalle à Paris et c'est ici qu'il débuta sa carrière. Mais son attachement à sa ville natale restera présent toute sa vie.
Le succès international du festival Lumière
C'est d'ailleurs à Lyon qu'il porte avec succès (en compagnie d'un autre enfant du pays Thierry Frémaux) un projet marquant pour les cinéphiles, la création d'un festival dédié au cinéma d'hier et d'aujourd'hui. Un festival populaire de cinéphiles, sans compétition mais qui honore chaque année une figure majeure du septième art. Depuis 2009, le festival Lumière réunit chaque automne des stars du monde entier autour de cette passion.
Quelques années plus tôt, c'est lui aussi qui décide de réhabiliter le hangar où fut tourné le tout premier film des frères Lumière La sortie de l'usine. En 1995, alors que l'on célèbre le centenaire de la naissance du cinéma, l'endroit est une ruine. Il convie quand même 40 cinéastes du monde entier pour rejouer cette mythique scène.
Depuis, le hangar est devenue une salle de cinéma, et l'Institut Lumière, qu'il présidait, est une référence pour les amoureux du septième art. Cinéaste et cinéphile, Bertrand Tavernier a beaucoup oeuvré pour valoriser l'héritage de cet art qu'il aimait tant.
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