Bollywood, cinéma le plus prolifique au monde, récompense ses artistes à Abou Dhabi
La 23e édition de l'International Indian Film Academy Awards (IIFA), l'une des cérémonies les plus prestigieuses de Bollywood, s'est tenue samedi 27 mai à Abou Dhabi alors que se clôturait le Festival de Cannes. Elle se tient généralement à l'étranger et depuis 2022 dans la capitale des Émirats arabes unis. La vedette Salman Khan a côtoyé d'autres stars comme Hrithik Roshan, Nora Fatehi, Abhishek Bachchan, Vicky Kaushal, Sara Ali Khan, Kriti Sanon et Jacqueline Fernandez sur le tapis vert, clin d'œil écologique de Bollywood.
"L'IIFA représente une ouverture sur la scène mondiale", s'est réjouie Jacqueline Fernandez, l'une des plus célèbres actrices de Bollywood. "C'est important pour moi d'être ici pour représenter la communauté [de Bollywood]", a déclaré l'acteur indien de 63 ans Boman Irani. En tête du palmarès figure le film d'aventure fantastique Brahmastra: Part One - Shiva, mais le prix du meilleur film a été décerné au policier Drishyam de Nishikant Kamat.
Comme chaque année, la cérémonie a été ponctuée de plusieurs tableaux spectaculaires avec des dizaines de danseurs sur scène, dont l'une des plus célèbres, la Canado-Marocaine Nora Fatehi, star montante de Bollywood qui s'est dite "honorée" de participer à l'événement.
Les plateformes de streaming portent un coup dur à Bollywood
L'Inde produit en moyenne 1 600 films par an, soit plus que n'importe quel autre pays au monde, une industrie largement dominée par le cinéma de Bollywood en langue hindi. Le géant asiatique aux plus de 1,4 milliard d'habitants exporte ses productions à travers le monde, notamment en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. Le film Pathaan, avec la superstar Shah Rukh Khan, a battu tous les records au box-office indien à sa sortie en janvier, avec environ 30 millions de dollars de recettes au cours de ses cinq premiers jours à l'affiche.
Mais ce succès tranche avec la crise que traverse Bollywood depuis la pandémie de Covid-19, le marché indien n'échappant pas à la tendance de baisse de fréquentation des salles obscures à travers le monde. Avec environ la moitié de la population indienne ayant accès à internet, les plateformes de streaming ont porté un coup dur à Bollywood, la crise s'étant encore accentuée avec les périodes de confinement.
Un public de plus en plus exigeant
Pour le spécialiste des médias Karan Taurani, le public a de plus en plus accès à des contenus divers et devient plus exigeant, refusant de se contenter d'œuvres sans originalité au scénario léger, souvent des "remakes", comme c'était le cas par le passé. "Dans l'ère post-Covid, on a vu un grand changement : même si un film a une grande star à l'affiche, si le scénario est mauvais, le public va s'en détourner", explique cet analyste à Elara Capital, une société d'investissement.
Et des films indiens non produits à Bollywood connaissent ainsi de plus en plus de succès, souligne-t-il, comme RRR, qui "s'est distingué" car le marché attend plus que les "deux ou trois stars" qui dominent les affiches. Produit par l'industrie cinématographique en langue telugu – appelée Tollywood – du sud de l'Inde, RRR a connu un succès jusqu'à Hollywood, remportant, en début d'année, un Golden Globe et un Oscar de la meilleure bande originale. Bollywood subit aussi les assauts des radicaux hindous, de plus en plus actifs sous le pouvoir du Premier ministre nationaliste Narendra Modi, appelant au boycott de films mettant en scène des acteurs de confession musulmane.
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