"C'est ma faute" : à son procès, le restaurateur de films jugé pour l'incendie mortel d'un immeuble demande pardon
Ce mercredi 23 novembre au dernier jour de son procès où il est jugé pour l'incendie mortel d'un immeuble causé par ses bobines en 2020 à Vincennes, le restaurateur de films Serge Bromberg a assumé la responsabilité du désastre.
Jusqu'ici, Serge Bromberg, célèbre restaurateur de films jugé pour l'incendie mortel d'un immeuble causé par ses bobines en 2020 à Vincennes en région parisienne, était dans "une forme de déni", selon les mots de son avocat.
Mais mercredi 23 novembre, au dernier jour de son procès, ce grand spécialiste du patrimoine cinématographique a endossé l'entière responsabilité du désastre, se jugeant "impardonnable".
"Je voudrais dire que je suis le seul responsable de ce drame, c'est ma faute et c'est exclusivement ma faute", a déclaré le prévenu à la barre, au second jour d'audience. "Je suis impardonnable et j'ose à peine demander pardon".
Le parquet a requis quatre ans d'emprisonnement
Sitôt ces dernières paroles prononcées, le tribunal correctionnel de Créteil a
mis son jugement en délibéré au 24 janvier. Grand spécialiste du patrimoine cinématographique, Serge Bromberg, 61 ans, était jugé pour l'incendie qui a provoqué la mort de deux personnes à Vincennes en août 2020.
Le sinistre a été causé par l'autocombustion de centaines de bobines de nitrate qu'il stockait sous un immeuble, sans autorisation et dans des conditions pas adaptées au danger que représentent ces pellicules hautement inflammables.
Mardi, le parquet a requis quatre ans d'emprisonnement dont trois avec sursis contre le prévenu, poursuivi pour homicides et blessures involontaires, mise en danger d'autrui et destruction de biens par incendie, ainsi qu'une amende de 150.000 euros contre sa société, Lobster Film.
Une audience pour être confronté "à la douleur des faits"
Avant l'intervention du prévenu, son avocat, Me Emmanuel Mercinier, a tenu à insister sur sa mue. "Les mots choisis par Serge Bromberg, son attitude" n'ont pas tout le temps été "forcément satisfaisants". "Cette audience a permis à M. Bromberg de parachever son cheminement, d'être confronté à la douleur des faits dont il est la cause".
"Les fautes commises par M. Bromberg et la société Lobster Films sont sans lien
avec des considérations à caractère économique", a également plaidé Me Mercinier, à rebours de ce qu'ont suggéré parties civiles et accusation.
L'avocat a enfin soutenu, comme son client à la barre, que le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) avait "l'obligation" de récupérer les nombreuses bobines en nitrate que le prévenu entreposait depuis des années dans ce local. "Serge Bromberg a été entretenu dans la croyance que les films allaient lui être pris bientôt, même si cela ne le dédouane pas", a déclaré Emmanuel Mercinier.
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