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Cannes 2013 : une pluie divine de films en ouverture
A Cannes, on parle plus de la météo que des films. Ce déluge de pluie depuis mercredi est comme un rideau masquant les productions projetées, d’un rare niveau en ce début de Festival. Comme une pluie divine augurant d’un grand cru.
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L’officiel des spectacles
L’ouverture, avec le « Gatsby » de Baz Luhrmann s’est avérée une bonne surprise festive. Si tout le monde n’a pas adhéré, reconnaissons que l’Australien était en phase avec l’événement. L’occasion de s’éclater lors d’un film aussi festif à Cannes n’est pas si courante. Ce qui se vérifiera plus tard… Premier film de la compétition, « Jeune et jolie » à enthousiasmé la Croisette ou presque. Bon sujet, script au top, bons interprètes - révélation de Marine Vacht -, que de la balle baby ! La suite est moins confortable, mais juteuse. « Heli » n’est pas mal, mais quand même attendu sur le sujet : la corruption au Mexique sur les cartels de la drogue, avec à charge une famille détruite et une violence explicite. « Miss Bala », à Un Certain Regard en 2011, était bien mieux vu. « Le Passé » d’Asghar Farhadi s’est révélée une belle surprise, au-delà du fait que les précédents films du réalisateur iranien avait été ratés par le Festival au profit de La Mostra ou de Berlin. Ce n’est pas un rattrapage, mais une reconnaissance de plus, grâce à ce grand film d’un grand cinéaste. « A Touch of Sin », du régulier Jia Zhanghke s’avère également une belle œuvre, sur les conséquences des bouleversements sociaux et sociétaux en Chine, depuis la mondialisation. Discours que l’on peut élargir à l’Occident, mais qui prend encore plus d’impact dans une Chine à la renverse. « Jimmy P. » d’Arnaud Desplechin a divisé, avec une tendance plutôt favorable à ce film bavard, mais où la prestation de Benicio del Toro reste impressionnante, en bonne place pour un Prix d’interprétation, et un Amalric étonnant à l’accent hongrois, toujours juste. « Tel père, tel fils » du Japonais Hirokasu Kore-Eda (« Nobody Knows ») confirme le cinéaste dans son traitement de l’enfance et de son sens de la mise en scène. Des aspects auxquels ne devrait pas être insensible le président Spielberg. Ailleurs, il pleut toujours
Belle ouverture donc, qui se confirme dans les autres sélections. Avec « The Bling Ring » de Sofia Coppola en ouverture d’Un Certain Regard, « Suzanne » de Katell Quillévéré à la Semaine de la critique, ou « Le Congrès » d’Ari Foleman à la Quinzaine de la critique. Il ressort de ce début de Festival, le thème prépondérant de la famille, avec une focalisation sur l’adolescence et l’enfance, perçue dans nombre de films. Des sujets à la fois sociaux et sociétaux, ce dernier axe prenant le dessus. Une tendance aussi perceptible dans l’actualité. Cannes reste, demeure et s’évertue à refléter - souvent avec justesse - l’état du monde par le cinéma. Comme c’est parti, la suite devrait le confirmer.
L’ouverture, avec le « Gatsby » de Baz Luhrmann s’est avérée une bonne surprise festive. Si tout le monde n’a pas adhéré, reconnaissons que l’Australien était en phase avec l’événement. L’occasion de s’éclater lors d’un film aussi festif à Cannes n’est pas si courante. Ce qui se vérifiera plus tard… Premier film de la compétition, « Jeune et jolie » à enthousiasmé la Croisette ou presque. Bon sujet, script au top, bons interprètes - révélation de Marine Vacht -, que de la balle baby ! La suite est moins confortable, mais juteuse. « Heli » n’est pas mal, mais quand même attendu sur le sujet : la corruption au Mexique sur les cartels de la drogue, avec à charge une famille détruite et une violence explicite. « Miss Bala », à Un Certain Regard en 2011, était bien mieux vu. « Le Passé » d’Asghar Farhadi s’est révélée une belle surprise, au-delà du fait que les précédents films du réalisateur iranien avait été ratés par le Festival au profit de La Mostra ou de Berlin. Ce n’est pas un rattrapage, mais une reconnaissance de plus, grâce à ce grand film d’un grand cinéaste. « A Touch of Sin », du régulier Jia Zhanghke s’avère également une belle œuvre, sur les conséquences des bouleversements sociaux et sociétaux en Chine, depuis la mondialisation. Discours que l’on peut élargir à l’Occident, mais qui prend encore plus d’impact dans une Chine à la renverse. « Jimmy P. » d’Arnaud Desplechin a divisé, avec une tendance plutôt favorable à ce film bavard, mais où la prestation de Benicio del Toro reste impressionnante, en bonne place pour un Prix d’interprétation, et un Amalric étonnant à l’accent hongrois, toujours juste. « Tel père, tel fils » du Japonais Hirokasu Kore-Eda (« Nobody Knows ») confirme le cinéaste dans son traitement de l’enfance et de son sens de la mise en scène. Des aspects auxquels ne devrait pas être insensible le président Spielberg. Ailleurs, il pleut toujours
Belle ouverture donc, qui se confirme dans les autres sélections. Avec « The Bling Ring » de Sofia Coppola en ouverture d’Un Certain Regard, « Suzanne » de Katell Quillévéré à la Semaine de la critique, ou « Le Congrès » d’Ari Foleman à la Quinzaine de la critique. Il ressort de ce début de Festival, le thème prépondérant de la famille, avec une focalisation sur l’adolescence et l’enfance, perçue dans nombre de films. Des sujets à la fois sociaux et sociétaux, ce dernier axe prenant le dessus. Une tendance aussi perceptible dans l’actualité. Cannes reste, demeure et s’évertue à refléter - souvent avec justesse - l’état du monde par le cinéma. Comme c’est parti, la suite devrait le confirmer.
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