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Cannes 2014: la bise de Leila Hatami à Gilles Jacob provoque un scandale en Iran

L'actrice iranienne Leila Hatami, membre du jury du festival de Cannes, s'est attirée dimanche les foudres des autorités iraniennes pour avoir fait la bise au président du festival, Gilles Jacob, une attitude "inappropriée" selon le vice-ministre de la Culture.
Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
La bise de Leila Hatami à Gilles Jacob
 (Capture d'écran TV Festival de Cannes)

L'image, reprise par certains médias iraniens, qui ont flouté l'acte, montre Mme Hatami embrassant sur la joue M. Jacob mercredi lors de la soirée d'ouverture de la 67e édition du festival. "Celles qui participent à des évènements internationaux devraient prendre en compte la crédibilité et la chasteté des Iraniens, afin de ne pas montrer une mauvaise image des Iraniennes", a estimé le vice-ministre de la Culture, Hossein Noushabadi, cité par le site internet de la radio-télévision Irib.

"Qu'elle soit artiste ou non, la femme iranienne est le symbole de la chasteté et de l'innocence, donc une telle attitude inappropriée (ayant eu lieu) récemment au festival de Cannes n'est pas conforme à nos principes religieux"", a-t-il expliqué.

Née à Téhéran dans une famille de cinéastes, Leila Hatami a accédé à la notoriété mondiale avec le film "Une séparation" d'Asghar Farhadi, récompensé par un Ours d'or au Festival de Berlin 2011 et un Oscar du meilleur film étranger l'année suivante.

Pas de contact physique

Selon la loi islamique, en vigueur dans le pays depuis la révolution de 1979, une femme ne peut pas avoir de contact physique avec un homme étranger à sa famille. Selon le site du guide suprême iranien (www.leader.ir), l'ayatollah Ali Khamenei, il est cependant permis à un musulman de serrer la main d'un non-musulman, en portant des gants et sans opérer de pression lors de la poignée de main. Les conservateurs iraniens ont également réclamé récemment la stricte application du port du voile islamique dans les lieux publics, après une campagne sur internet où plusieurs centaines d'Iraniennes sont apparues non voilées.

Des responsables religieux craignent que les Iraniens, en particulier les jeunes, ne délaissent les valeurs islamiques pour un mode de vie plus occidental. Pour vérifier que les femmes respectent scrupuleusement les règles vestimentaires dans la rue, la police a créé il y a plus d'une dizaine d'années une unité de "moralité" qui impose des amendes ou arrête les femmes jugées mal voilées. Mais le président Hassan Rohani, un modéré élu en juin 2013 après avoir fait campagne pour davantage de libertés culturelle et sociale, a demandé en octobre à la police de faire preuve de tolérance au sujet du voile.

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