Cannes 2015 : "Marguerite et Julien", le nouveau film de Valérie Donzelli

Avec ce quatrième long-métrage en tant que réalisatrice, Valérie Donzelli prouve une fois de plus sa faculté à traiter des sujets graves. En 2008, "La guerre est déclarée" ouvrait, sous les acclamations du public cannois, la semaine de la critique avec le combat d'un couple pour leur enfant atteint d'un cancer. Cette année, elle met en scène un inceste. Celui de Marguerite et Julien, frères et soeurs éponymes incarnés par Anaïs Demoustier ("À trois on y va") et Jérémie Elkaïm ("Polisse"). 

"Marguerite et Julien" n'est pas le première long-métrage présenté à Cannes qui aborde ce sujet tabou. En 1998, le Danois Thomas Vinterberg obtenait le Prix du Jury avec "Festen". Huit ans plus tard, c'est au tour de "Volver" (Pedro Almodovar), lauréat des Prix du scénario et Prix d'interprétation féminine, de traiter l'inceste comme fil rouge dans le récit. De façon plus générale, les films français à avoir aborder ce sujet avant "Marguerite et Julien" ne sont pas rares. Entre autres : "La roue" d'Abel Gance (1923), "Le souffle au coeur" de Louis Malle (1970), "Cousin, cousine" de Jean-Charles Tacchela (1975), "Le coeur à l'envers" de Franck Apprederis (1980), "Nord" de Xavier Beauvois (1991), "Seul contre tous" (1997) de Gaspar Noé, en sélection officielle hors compétition cette année avec "Love", "Sois sage" de Juliette Garcia (2009), "Les fraises des bois" de Dominique Choisy (2011).  


"Marguerite et Julien"

De Valérie Donzelli (France), avec Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm, Frédéric Pierrot - 1h50, Date de sortie: 30 septembre 2015. 

Synopsis
 
Julien et Marguerite de Ravalet, fils et fille du seigneur de Tourlaville, s’aiment d’un amour tendre depuis leur enfance. Mais en grandissant, leur tendresse se mue en passion dévorante. Leur aventure scandalise la société qui les pourchasse. Incapables de résister à leurs sentiments, ils doivent fuir.