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Cannes 2015 : une belle Palme d'or à Jacques Audiard pour "Dheepan"

C'est une très belle Palme d'or qui récompense le magnifique "Dheepan" de Jacques Audiard, assez inattendue, mais très bienvenue. Le cinéma français se porte visiblement bien, puisque Vincent Lindon remporte le Prix d'interprétation masculine pour "La loi du marché" et Emmanuelle Bercot celui d'interprétation féminine pour "Mon roi", ex-aequo avec Rooney Mara dans "Carol".
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jacques Audiard avec sa Palme d'or au 68e Festival de Cannes pour "Dheepan" (2015)
 (AP/SIPA)

Reportage : S.Gorny / N.Berthier / G.Gheorghita / P.Gueny


Magnifique triomphe du cinéma français cette année à Cannes avec trois Prix : Palme d'or très méritée à Jacques Audiard pour "Dheepan", histoire d'un Sri-lankais immigré en France ; Vincent Lindon couronné  du Prix d'interprétation masculine dans "Le Prix du marché" (comment pouvait-il en être autrement ?), et Emmanuelle Bercot pour sa présence dans "Mon roi" de Maïwenn, ex-æquo avec Rooney Mara, qui joue dans "Carol" de Todd Haynes .



Un palmarès bien équilibré et qui reflète assez la teneur sociale de ce Festival. Comme la Caméra d'or, qui récompense un premier film, toutes sélections confondues, est revenue à "La Terre et l'ombre", film colombien de César Augusto Acevedo, projeté à la Semaine de la critique. Film dédié aux paysans colombiens en difficulté, pour les soutenir.

La Palme d'honneur remise à Agnès Varda était très touchante. Elle a rappelé qu'elle était la seule femme à réaliser des films au temps de la Nouvelle vague, au début des années 60. "Une palme de résistance et d'endurance !", a-t-elle lancé. Sacrée "bonne-femme".

Agnès Varda avec sa Palme d'honneur à Cannes en 2015 
 (Lionel Cironneau/AP/SIPA)

Diversité

Le prix du scénario est revenu à Michel Franco, jeune réalisateur mexicain de 35 ans, pour "Chronic", également metteur en scène du film, sur un infirmier s'occupant de patients en fin de vie, interprété par un Tim Roth remarquable auquel il a rendu hommage pour sa participation à l'écriture.


Le Prix du jury est revenu à "The Lobster". Très bon choix qui reflète toute l'originalité des frères Coen. Le film fou du Festival !


Le Prix de la mise en scène est revenu, lui, à "The Assassin" du Taïwanais Hou Hsiao Hsien pour la beauté de sa reconstitution de la Chine du IXe siècle. L'histoire demeure toutefois incompréhensible…


Par contre, le grand Prix rendu au "Fils de Saul" est très justifié. Premier film d'un jeune hongrois, László Neme, sur les Sonderkommando, groupe de prisonniers juifs isolés du reste du camp et forcés d’assister les nazis dans leur plan d’extermination, est extrêmement touchant et prenant. Il est normal que sa mise en scène soit saluée, puisqu'il montre sans montrer ce que l'on ne peut voir.


Un beau palmarès au total, auquel manque sans doute "Mia Madre" de Moretti, ou "Youth" de Sorrentino, mais qui fait preuve de vrais partis-pris justifiés. Et d'une belle reconnaissance du cinéma français, d'autant qu'elle émane de deux grands metteurs en scène américains.

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