Cannes 2018 : Le Festival célèbre "Le Grand bleu" pour ses 30 ans
La carrure de Jean Reno, le sourire de Jean-Marc Barr, la musique océanique d'Eric Serra... Cannes a dignement fêté les 30 ans du "Grand Bleu", un film que l'accueil frisquet reçu à sa sortie au Festival n'a pas empêché de devenir culte pour toute une génération.
Une "génération Grand Bleu", et ses enfants, qui s'est retrouvée vendredi soir, trente ans jour pour jour après la présentation du film pour revoir avec un brin de nostalgie les aventures en apnée de Jacques et Enzo.
Reportage de S. Gorny / D. Dameda / J-J. Butty / A. Marchand / T. Mongellaz / M. Laporte pour Soir 3
A la nuit tombée, plus d'un millier de personnes ont pris possession des transats sur la plage, face à l'écran géant, au moment où Eric Serra, à Paris, donnait une version symphonique de ses compositions lors d'un ciné-concert à la Seine musicale.
"Le Grand blues"
Pourtant, il y a 30 ans, les débuts du fim furent difficiles. "Une partie de la critique a assassiné le film. Je ne m'attendais pas à un accueil si froid", se souvient l'ancien président du Festival de Cannes Gilles Jacob.Lors de la soirée de gala, en 1988, Luc Besson et ses acteurs ont pourtant été ovationnés, mais l'histoire n'a retenu que les quelques huées pendant la projection de presse en parallèle et surtout les critiques parues dans la presse. "Le grand blues sur la grande bleue", "La mer à boire", "Ce film manque de producteur, de scénariste et même de metteur en scène": "Le Grand bleu" marquera le divorce entre Luc Besson et la critique.
Un succès public retentissant
Mais le public ne sera pas de cet avis : 9,2 millions d'entrées en France, près de 12 millions en tout avec l'étranger, sans compter des centaines de milliers de vidéocassettes puis de DVD. Un public qui se pressera aussi plus tard pour aller voir la version rallongée de 50 minutes, en dépit du célèbre slogan barrant les affiches: "N'y allez pas, ça dure 3 heures!"."Le public et les jeunes surtout ont fait son succès", reprend Gilles Jacob. "Je ne m'étais pas trompé sur ses atouts : une musique planante, le vertige des grands fonds, la révélation de nouveaux acteurs et la mise en scène époustouflante de Besson..." Sur la plage de Cannes, le PDG de Gaumont Nicolas Seydoux a déclaré : "C'est vous, le public, qui avez fait le film (...) Les critiques, ceux qui, paraît-il, aiment le cinéma n'ont pas compris le film. Il vous appartient."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.