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Cate Blanchett, portrait d'une actrice caméléon

Si l’adage « qui trop embrasse, mal étreint » s’avère pertinent pour certains, Cate Blanchett en est bien loin. L’actrice de 48 ans semble être sur tous les fronts et de tous les succès. Présidente du jury à Cannes pour cette 71e cérémonie, féministe engagée, actrice polymorphe... Ses performances pointues et variées crèvent l'écran et révèlent une personnalité en perpétuel renouvellement.
Article rédigé par franceinfo
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 Cate Blanchett, actrice polymorphe, de gauche à droite :  "Le Hobbit : La bataille des cinq armées" - "Manifesto" - "Thor : Ragnarok" - "Les Disparues" - "Carol" - Manifesto" - La Vie aquatique" - I'm not there" - Aviator" - "The Good German" - "Elisabeth : l'âge d'or" - "Indiana Jones et le Crâne de crystal" 
 (DR)

Cate Blanchett semble pouvoir tout faire, tout devenir. Une seule femme capable de les représenter toutes. Torturées, énervées, passionnées. Parfois, elle se fait homme, en témoigne sa transformation en Bob Dylan dans "I’m not there" de Todd Haynes en 2007.

Blanchett est née en Australie. Diplômée de l’Institut national d’art dramatique en 1992, elle doit son premier succès international à un personnage historique fort en 1998, Elisabeth Ière. Le réalisateur indien Shekhar Kapur lui confie ce rôle de femme de pouvoir, au cœur d’un conflit religieux inextricable, dans "Elisabeth". A cet instant, Cate Blanchett devient reine jusqu’au bout de la couronne. Dix ans plus tard, elle endosse à nouveau le rôle pour un second volet, "Elisabeth : l'âge d'or".

"Miss Cate" Blanchett

Son premier Oscar, elle le doit au réalisateur Martin Scorsese pour "Aviator" – à qui le "Carrosse d’or" sera d’ailleurs remis lors de cette Quinzaine des réalisateurs. Cependant, c’est en incarnant l’actrice Katharine Hepburn qu’elle décroche le prix. Ses traits, l’accent trainant de l’actrice mythique, elle-même oscarisée à quatre reprises. Un record jamais égalé. Blanchett est de la trempe d’une Hepburn, éclectique et prolifique. Celle que l’on surnommait "Miss Kate" a sûrement trouvé la relève.

Des rôles engagés

Outre le jeu d'acteur, Cate Blanchett marche dans les pas de Katharine Hepburn également d'un point de vue de son engagement. Que ce soit son rôle dans "Carol" de Todd Haynes, traitant d'homophobie et de sexisme dans les années 50 ou encore son rôle de femme mi-déchue, mi-folle dans "Blue Jasmine" de Woody Allen, l'actrice australienne donne la parole à toutes les femmes.

Dans la vie réelle, elle ne reste pas non plus les bras croisés : en réaction à l'affaire Weinstein - qui avait d'ailleurs produit "Carol" - elle a fondé le 1er janvier "Time's Up" avec 300 autres femmes afin de venir en aide aux victimes de harcèlement sexuel. Pour ce 71e festival de Cannes, elle compte bien rendre sa place de présidente de jury au service des femmes.

Unique et plurielle

Moins de dix ans plus tard après le premier, elle reçoit en 2014 un second Oscar pour son rôle dans "Blue Jasmine" de Woody Allen. Cate Blanchett est à chaque nouvelle interprétation une toile blanche vierge. Ses expressions, son intonation, ses gestes ne sont jamais les mêmes. Cate Blanchett est imprégnée de ses personnages sans leur laisser entièrement la place.

Si l’on devait résumer la carrière de Blanchett à un seul film, ce serait certainement par "Manifesto", de Julian Rosefelt. Treize personnages joués par une seule, sans-abri, institutrice, présentatrice TV, homme, femme… Cate Blanchett est méconnaissable. Cate Blanchett est tout, aussi plurielle qu’unique.
Dans "Manifesto" de Julien Rosefelt, Cate Blanchett joue 13 rôles différents. Une performance qui résume bien sa carrière et l'étendue de son talent.
 (Haut et Court)

Cate l’imprévisible

Après des personnages historiques, Cate Blanchett s’attaque au doublage de dessin-animés. Elle dresse des bêtes légendaires dans "Dragons 2". Elle sera à l’affiche du spin-off de la trilogie "Ocean" de "Ocean’s Eight" le 8 juin au cinéma.
Et plus étonnant encore, elle se glissera dans la peau du perfide serpent Kaa dans "Mowgli" d'Andrew Serkis, une nouvelle adaptation du "Livre de la jungle" de Rudyard Kipling. Toujours imprévisible, aucune image ne peut être plaquée sur l’actrice. Seule certitude, elle n'a pas fini de nous hypnotiser.

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