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Cinéma. "Cela m'amusait de jouer un personnage fantasque et de mauvaise foi" : Édouard Baer de retour dans "Ouvert la nuit"

Le film "Ouvert la nuit" est sorti en salles mercredi. Le réalisateur et acteur principal Édouard Baer se confie à Thierry Fiorile.

Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Édouard Baer en janvier 2016 à Paris (THOMAS SAMSON / AFP)

Il s'agit probablement du film le plus abouti d'Édouard Baer. L'acteur et réalisateur est de retour dans les salles obscures depuis mercredi 11 janvier avec Ouvert la nuit. Le film est à son image : facétieux et brillant. Il raconte l'histoire d'un directeur de théâtre qui court toute une nuit pour trouver de l'argent et sauver son lieu. 

franceinfo : Avez-vous écrit ce personnage en pensant à vous ?

Édouard Baer : Le personnage n'est pas moi. Mais cela m'amusait de le jouer. Cela m'amusait de jouer un personnage légèrement fantasque, enthousiaste et de mauvaise foi. C'est un personnage de comédie.

Cet homme est aussi un peu un personnage des années 1960, plongé dans un Paris d'aujourd'hui. Il a un style de vie un peu différent de la vie "normale", celle de salariés, celle du monde extérieur. Son métier, c'est la représentation théâtrale. C'est d'organiser des fêtes. Il vit un peu en dehors du temps.

Mon personnage mêle plein d'énergies. Il a le cœur qui palpite chaque jour en se demandant comment remplir sa salle, comme payer son équipe, comment gérer les l'ego des acteurs... Il est le patron d'une petite entreprise qui doit faire venir les clients, tout en était confronté aux folies d'acteurs qui s'aiment, se détestent, ne veulent pas jouer, sont malades, etc...

L'autre personnage de ce film, c'est Paris la nuit. Mais c'est un Paris complètement fantasmé...

C'est un Paris d'été. Les fenêtres sont ouvertes. Les gens vivent plus ensemble. C'est un Paris beaucoup plus végétal. C'est un Paris où tout est possible. Un peu comme dans un livre de Patrick Modiano, où l'aventure est au coin de la rue.

Votre film comporte de nombreux moments facétieux. Mais il y a également de petits moment de grâce qui nous font penser à du Federico Fellini...

Prendre un personnage de comédie, cela me permet de le secouer. Je voulais le pousser dans ses retranchements, aller voir en quelque sorte ce qu'il cache dans les coulisses de lui-même.

Ce film a un côté très traditionnel. C'est un "buddy movie", un film qui confronte deux personnes très différents. Dans la nuit, mon personnage emmène avec lui Faeza, jouée par Sabrina Ouazani. Ils doivent s'entendre. Mais elle est très raisonnable. C'est une stagiaire de Sciences Po. On se doute qu'elle vient de banlieue et qu'elle a dû se battre pour arriver là, alors que pour mon personnage tout est léger dans la vie.

Est-ce que c'est ça de "faire du Édouard Bear" ? Être à la fois foutraque et très structuré ?

C'est un désordre que l'on appelle la vie. Je ne sais pas ce qu'est un "film Édouard Baer". Ce n'est pas un film raisonnable. C'est un film que j'espère étonnant et pas stéréotypé.

"Ouvert la nuit" : Édouard Baer se confie à Thierry Fiorile

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