César 2018 : 2 anciens élèves de La Poudrière lauréats du film d'animation
Difficile d’imaginer une meilleure pub pour une école ! En décrochant deux César dans la catégorie film d’animation, Lucrèce Andréaé et Benjamin Renner accèdent à une reconnaissance qui auréole l’école dont ils sont issus tous les deux : La Poudrière. Jamais peut-être cette structure n’avait été autant représentée à la cérémonie des César. Outre les deux lauréats, on comptait dans les nominés au Meilleur court-métrage d’animation un ancien élève, Paul Cabon, pour "Le futur sera chauve" et un professeur, Benoît Chieu pour "Jardin de Minuit".
Réalisateur mais pas que...
Basée à Bourg-Lès-Valence dans la Drôme, La Poudrière est la seule école française d'animation qui forme à tous les aspects de la réalisation, qu’ils soient artistiques (analyse filmique, écriture de scénario...) ou économiques (financement, droits d’auteur...). En 2015, La Poudrière figurait d’ailleurs dans le Top 100 des meilleures écoles d’animation au monde, un classement établi par le site anglophone Career Review. A plusieurs reprises, les anciens de La Poudrière ont fait partie des nominés dans les grands festivals que ce soit Cannes ou Annecy.Une carte de visite
Et maintenant, les voilà récompensés à l'occasion de la 43e édition des César. Benjamin Renner décroche le César du Meilleur film d’animation avec "Le Grand méchant renard et autres contes". Le réalisateur s'était défà fait remarquer en 2012 avec "Ernest et Célestine" qui avait reçu la mention spéciale du jury SACD à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2012.Pour lui, le passage à La Poudrière a été fondamental : "Si je n’avais pas fait cette école" reconnaît-il, "je n’aurais pas su raconter une histoire, gérer une équipe, un budget, des acteurs. C’est aussi cette école qui m’a permis de réaliser mon film de fin d’études (ndlr "La queue de la souris") Pour les étudiants, c’est une sacrée carte de visite".
Reportage : France 3 Rhône-Alpes - Julien Sauvadon, Laure Crozat et Jean-Christophe Adde
Le renard...
"Le Grand méchant renard et autres contes", c'est d'abord une BD signée Benjamin Renner (sortie en 2015 chez Delcourt) qu'il a adaptée au cinéma avec Patrick Imbert. Ce long métrage (80 min.) se présente sous forme de trois contes (Un bébé à livrer, Le grand méchant renard, Il faut sauver Noël) mettant en scène une cigogne un peu flemmarde, un renard pas très futé et un canard qui se prend pour le Père Noël. Le film a coiffé au poteau une autre adaptation d’une série BD, la production belge "Zombillénium" d’Arthur de Pins et Alexis Ducord....et le morse
Quant à Lucrèce Andréaé, son "Pépé le morse" est devenu Meilleur court-métrage d’animation de ces César 2018. Cette fable poétique de 13 minutes met en scène une famille venue rendre un dernier hommage au grand-père récemment décédé. Premier film professionnel de la réalisatrice, il avait déjà été reçu le Prix du public au Festival d'Annecy avant d’être nominé en compétition officielle à Cannes 2017.Après avoir reçu son César, Lucrèce a prononcé, émue, un discours. "Tout film est-il une psychanalyse de son auteur ?" demande-telle avant de poursuivre : "Le mien est en tout cas une tentative de régler quelque chose avec les morts, adorés ou perdus avec mes vivants, adorés mais pas tous les jours, ma famille".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.