Chaplin : la féérie opère encore
Une moustache, un chapeau-melon, une canne. Trente ans après la mort de son créateur, la silhouette de Charlot est encore dans toutes les mémoires. Et le nom Chaplin s'affiche encore partout : ses films sont projetés, avec orchestre, dans le monde entier, l'exposition "Chaplin en images" se promène dans toute l'Europe, une comédie musicale est en préparation... A Corsier-sur-Vevey, en Suisse, le manoir où Chaplin a passé ses 24 dernières années sera bientôt transformé en musée, qui présentera des archives, des interviews ou encore des photos de famille.
Et ce n'est pas tout. Les marques, aussi, profitent de l'anniversaire de sa disparition pour surfer sur la nostalgie "Charlot" : des cartes postales musicales éditées sur le thème des Temps Modernes, des stylos-plumes Chaplin proposés en édition limitée chez Mont Blanc, des images du Kid utilisées dans le dernier spot publicitaire d'une banque américaine... C'est tout juste si Chaplin n'est devenu avec les années un argument commercial.
Un message humaniste
Pourtant, Chaplin, c'est avant tout un génie comique mis au service d'un message de tolérance et d'humanité.
_ Né en 1889 dans un quartier très pauvre de Londres, le petit Charles Spencer Chaplin est monté sur scène dès son plus âge. Engagé dans une troupe de comédiens, il part en 1908 faire une tournée aux Etats-Unis, où il est remarqué par un studio hollywoodien. Le succès vient quelques années plus tard, avec les premières apparitions de Charlot, son double, un sans-logis asocial et obstiné, révolté et sentimental. The Kid, La Ruée vers l'Or, Les Lumières de la ville, Les Temps modernes... Malgré l'invention du cinéma parlant, Chaplin n'intègre que très peu de dialogues dans ces films, préférant la gestuelle, langue universelle.
Dans les années 40, le cinéma de Chaplin se fait plus politique, comme dans le Dictateur, où il raille Hitler, ou Monsieur Verdoux, qui critique les dégâts économiques et sociaux de l'après-guerre.
Victime du maccarthysme dans les années 50, il quitte les Etats-Unis pour la Suisse. En 1967, il tourne son dernier film, la Comtesse de Hong-Kong, avec Sophia Loren et Marlon Brando.
Dans les années 70, il est plus célébré que jamais dans le monde : Prix spécial au Festival de Cannes, Lion d'Or à Venise, annoblissement de la Reine... C'est donc un homme adulé qui s'éteint le 25 décembre 1977, dans sa maison de Vevey, en Suisse, entouré de toute sa famille.
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