Cinéma : "Le Petit locataire", petit film français qui peut devenir grand
Dans un registre où les films français sont souvent décevants, Nadège Loiseau signe une comédie sociale tendre et juste.
C'est un premier film sans prétention, qui sort mercredi 15 novembre, entouré de productions très attendues, mais qui pourrait bien créer la surprise. Le Petit locataire, l'histoire d'une famille fauchée où la mère est enceinte à l'âge où elle attendait la ménopause, a tout pour séduire un large public. Ne vous fiez pas à l'affiche qui ressemble à celle d'une comédie lourdingue, Le Petit locataire est tout en finesse, Nadège Loiseau ose regarder la France d'en bas avec tendresse et sans condescendence.
Dans cette famille où Nicole, 49 ans, employée d'autoroute, fait bouillir la marmite pour quatre générations, l'arrivée d'un enfant n'est pas vraiment une bonne nouvelle. Sans niaiserie sur la famille, ce film montre simplement des braves gens qui ne croient plus en leur ascension sociale, mais croient encore que le clan est un refuge. Et surtout, ils sont crédibles.
Je déteste rire au moment où tout le monde s'attend à ce que je rie, là c'est tout le contraire.
Le rire surgit de la candeur des personnages, l'émotion de leur faiblesse, et Nadège Loiseau réussit là où, généralement, les Anglais sont imbattables.
Karine Viard avec un gros ventre, Philippe Rebbot en père fainéant, Hélène Vincent la mamie qui commente tout et Manon Kneusé en fille-mère célibataire qui squatte chez ses parents, le casting n'est pas qu'efficace, il sonne juste.
Chacun joue sa partition, à l'écoute de l'autre, et il y a dans ce film un regard trop rare dans le cinéma français, sur ce petit peuple qui veut vivre comme il peut, sans angélisme sur la famille, mais avec humanité.
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