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Cinéma : le retour de Candyman

Sur les écrans depuis mercredi, une nouvelle version de "Candyman", réalisée par Nia DaCosta. Un film fantastique qui brasse de nombreuses thématiques sociétales actuelles.

Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Candyman revient, 29 ans après... Image extraite de la bande-annonce du film réalisé par Nia DaCosta, sorti en France le 29 septembre 2021. (CAPTURE D'ECRAN UNIVERSAL PICTURES)

Candyman, au départ, c'est une nouvelle publiée dans les années 1980 par le romancier, scénariste et cinéaste britannique Clive Barker, auteur prolifique, notamment du classique Hellraiser. Elle raconte l'histoire d'Helen, une étudiante qui travaille dans une cité pauvre et dangereuse de Chicago. Il y est question d'une légende urbaine sur un tueur en série, le fameux Candyman, qui existerait vraiment, apparaissant et tuant quand on prononce cinq fois son nom devant un miroir. Le conte et la réalité vont peu à peu se mélanger, et Helen sombrer dans son obsession pour le sujet...

La première adaptation au cinéma, en 1992, signée par un autre réalisateur britannique, Bernard Rose, était une franche réussite. On pourrait même la qualifier de "film d'horreur d'auteur", bénéficiant depuis toutes ces années d'un statut d'oeuvre culte, avec une réflexion sur les mythes, le passé des Etats-Unis, les rapports entre communautés mais aussi le racisme ou encore les politiques d'éloignement des plus pauvres des centre-villes.

Cette nouvelle version, 29 ans plus tard, est réalisée par Nia DaCosta, jeune cinéaste noire de 31 ans, et produite par Jordan Peele, auteur des remarqués Get out et Us.

La trame du film reprend peu ou prou celle de son aîné, mais met en scène cette fois des protagonistes afro-américains, artistes et plutôt bourgeois. Il est beaucoup question de gentrification, les quartiers pauvres de la version 1992 étant désormais rénovés et fruits de la spéculation immobilière. On retrouve de nouveaux questionnements sociétaux, plus actuels, comme les violences policières sur les Noirs.



Le cahier des charges horrifique du film reste lui aussi respecté, même si la première scène vraiment effrayante n'intervient qu'après une trentaine de minutes,
ce qui laisse le temps au récit, aux personnages, et à l'atmosphère, de correctement s'installer. Les remakes de classiques du genre étant la plupart du temps ratés ou sans intérêt, il est d'autant plus important de saluer les rares, comme ce nouveau Candyman, à être réussis.

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