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Cinéma : le succès des comédies sociales à la française

Le quotidien de femmes SDF ou les mésaventures d'un trio d'ouvrières, les comédies sociales à la française ont le vent en poupe. Un genre qui a fait les beaux jours du cinéma britannique avec des films comme "The Full Monty" et qui s'impose désormais dans l'Hexagone. Faire passer des messages forts avec des situations cocasses et des dialogues acérés, la nouvelle tendance du cinéma tricolore?
Article rédigé par Marie Pujolas
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
L'équipe du film "Les invisibles" 
 (JEAN CLAUDE LOTHER / COLLECTION CHRISTOPHEL)

Ce que je sais, c'est que le comique c'est une kalachnikov.

Coline Serreau

La comédie sociale n'est pas un genre nouveau. En 1992, Coline Serreau avait frappé un grand coup avec "La Crise". "Quand vous voulez dire quelque chose de vraiment fort, qui pourrait déranger, faîtes le avec humour, là vous verrez comment ça passe" explique la réalisatrice. Un message qui est passé auprès d'autres réalisateurs, à l'image de Louis-Julien Petit. Après "Discount" (2015), il a sorti "Les invisibles" en janvier 2019, qui a attiré plus de 1.3 millions de spectateurs. Avec en tête d'affiche, Corinne Masiero, nouvelle actrice fétiche de ce genre de cinéma. 

Reportage : J. de Mareuil / P. Deschamps / R. Motte / E. Berraud / M. Cargnino

Rire pour ne pas pleurer

Faire rire avec une réalité difficile, c'est souvent le délicat équilibre à trouver dans ces comédies. Si aujourd'hui le genre semble avoir trouvé son public, il n'a pas toujours été facile de produire ces films qui oscillent entre le drame et la comédie. "La grande chose que l'on disait à la lecture du scénario de "Discount", c'est que ça ne rentrait pas vraiment dans les cases classiques" se souvient Liza Benguigui, productrice de "Discount" et "Les invisibles".

La jeune femme voulait prendre exemple sur le modèle anglais, maître du genre, mais on lui répondait souvent qu'en France, on ne savait pas faire de comédie sociale. Finalement, "Discount", "Les invisibles, "Rebelles", ou encore les films du duo Delépine-Kervern comme "Mammuth" ou plus récemment "I feel good" ont contribué à faire changer les choses. Et le public est souvent au rendez-vous. Il apprécie ces histoires où la réalité sociale est décrite avec justesse, tout comme les combats quotidiens des plus démunis. 
 

Un appel au vivre ensemble

Corinne Masiero, porte-parole à la ville comme à l'écran des classes défavorisées, apprécie que son dernier film, "Les invisibles", qui raconte la vie dans un centre de jour pour femme, puisse toucher tout le monde. "Que tu sois d'une classe sociale bourge ou prolo, que tu sois homme, femme ou un gosse, tout le monde est touché par ce film". Sans angélisme pour autant, tous ces longs métrages valorisent les relations humaines dans ce qu'elles ont de meilleur, et font espérer, le temps d'un film ou plus, qu'un monde plus juste est à portée de main. 

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