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Cinéma : une exposition pour fêter les 100 ans des studios de la Victorine, à Nice

De Laurel et Hardy à Jacques Tati, de nombreux cinéastes ont tourné dans les studios de la Victorine. Une exposition à Nice est consacrée à l'histoire de ce lieu. 

Article rédigé par franceinfo, Anne Chépeau - Édité par Thomas Pontillon
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La villa historique baptisée villa Rex Ingram.  (ANNE CHÉPEAU / FRANCE-INFO)

Ils ont accueilli le tournage des Enfants du Paradis, de Mon Oncle, de Et Dieu créa la femme ou encore de La Nuit Américaine. Nice célèbre jusqu’à la fin de l’année les 100 ans de ses studios de cinéma de la Victorine. Créés en 1919, ils tentent aujourd’hui de renaître après 20 ans passés en sommeil. Avant une ouverture exceptionnelle au public du 26 au 29 septembre, l'exposition Nice cinémapolis au musée Masséna à Nice retrace l'histoire de ce lieu. 

"Alexandre Trauner et Marcel Carné ont foulé ce plancher"

"Ça fait 60 ans, ça a tellement changé", dit Sylvette Baudrot, qui n'était jamais revenue sur les lieux. Agée aujourd'hui de 91 ans, elle a été scripte aux studios de la Victorine. En 1958, elle a passé trois mois sur le tournage de Mon Oncle, de Jacques Tati. Les décors avaient été construits sur place dans la menuiserie, explique Odile Chapel, qui dirige les studios de la Victorine. "C'est vraiment un endroit avec une ambiance particulière. J'attire votre attention sur le plancher. Ayez à l'esprit qu'il a été foulé par Alexandre Trauner et Marcel Carné. Tous les gens qui ont travaillé et tourné à la Victorine ont marché un jour sur ce plancher qui est absolument magnifique". 

La menuiserie où sont construits les décors.  (ANNE CHÉPEAU / FRANCE-INFO)

Si la menuiserie, au cœur des studios, n’a presque pas changé, ce n'est pas le cas pour les plateaux. Certains ont brûlé pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont souvent été déplacés et agrandis lors de leur reconstruction. Aujourd’hui, la Victorine en compte dix. "Le plateau numéro 1 est le plus grand. Il fait 1 125 mètres carrés. C'est une boîte noire vide, explique Odile Chapel. Ça devient intéressant quand il y a un tournage qui arrive et que le matériel et le décor s'y installe, mais à ce moment le public ne peut plus y entrer". 

Le plateau numéro 1 des studios de la Victorine.  (ANNE CHÉPEAU / FRANCE-INFO)

À deux pas du plateau numéro 1 se trouve un grand bassin à l’abandon. Il avait été construit dans les années 1920 par le réalisateur américain Rex Ingram qui dirigeait alors les studios. En 1950, certaines scènes du dernier film de Laurel et Hardy y furent tournées. "C'est dans ce bassin que Stan Laurel et Oliver Hardy ont fait des prises de vues du film 'Atoll K'. Si vous regardez attentivement le film, toutes les scènes de tempête avec des vagues énormes se sont déroulées dans ce tout petit bassin... et on y croit", poursuit Odile Chapel. 

La Victorine, c’est une plongée dans l’Histoire du cinéma mais la ville qui a repris les studios en régie il y a deux ans réfléchit aussi à son devenir. Jean-Jacques Aillagon, commissaire de l’exposition Nice Cinémapolis au musée Masséna, veut croire en leur avenir. "J'appelle de toutes mes forces des solutions qui permettront à la Victorine un rebond au XXIe siècle". 

Ce serait dommage que ce formidable passé n'ait pas un avenir

Jean-Jacques Aillagon

à franceinfo

L’an dernier, la série télévisée anglaise Riviera s’est installée pendant sept mois à la Victorine. Kad Merad y a aussi tourné son dernier film Just a gigolo, 45 ans après La Nuit américaine, de François Truffaut.

Les 100 ans des studios de La Victorine - Reportage d'Anne Chépeau

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