"Clap de fin" : cinquante ans de décors de cinéma mis aux enchères à Aubervilliers, près de Paris
L’un des plus grands loueurs de décors de cinéma met aux enchères, à partir de mercredi, tous ses meubles et accessoires.
Le salon de jardin du film Yves Saint Laurent de Bertrand Bonello (2014), le canapé de La Vérité si je mens de Thomas Gilou (1997) ou encore le dessus de lit en fourrure marron de Mireille Darc dans Le Grand Blond d'Yves Robert (1972)… Ces décors et accessoires qui font partie du patrimoine cinématographique français de ces 50 dernières années sont mis aux enchères à partir de mercredi 27 septembre par la société Locatema, l’un des plus grands loueurs de décors de cinéma. Au total, 60 000 lots entreposés au cœur des studios d'Aubervilliers, aux portes de Paris. Une caverne d'Ali Baba de 1 500 m2 où s'étale la mémoire du cinéma français.
À chaque accessoire son histoire
On y trouve par exemple un petit bureau XIXe un peu usé, mais qui a côtoyé Isabelle Adjani dans La Gifle de Claude Pinoteau (1974). Et ça, "ça change tout", explique Alexandre Million, le commissaire-priseur de la vente. Autre occasion, qui date de 1994 celle-là, une cuisine en Formica jaune moutarde. "Ce n'est pas hyper fonctionnel", reconnaît Alexandre Million. "Par contre, si on ajoute le film Léon..." Là encore "ça change tout" pour ce lot qui pourrait partir à 500 ou 800 euros, selon le commissaire-priseur.
Si Locatema se sépare de tous son patrimoine, c'est parce que les affaires sont plus difficiles. Le budget déco des films a diminué et les décorateurs se fournissent sur des sites comme Le Bon Coin ou bien chez Emmaüs. Pendant des décennies la société a accumulé des tonnes de décors. Mobilier, frigo vintage, bagages, transistors, serviettes, service de table ou encore tapis, "il y en a pour tous les goûts", assure Alexandre Million pour qui la valeur de ces objets est d’abord dans leur histoire. "C’est assez sympathique de se dire que lorsque l’on va acheter un lot, puisqu’on a la certitude qu’il a tourné, on achète aussi un mystère… Dans quoi ai-je vu cela ?" Le public a quatre jours pour percer les mystères de tous ces décors de cinéma, mis à prix à partir de 10 euros, et dont la vente s'achèvera samedi.
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