Coffret DVD : Erich Von Stroheim mystérieux
Quatre films qui flirtent avec la science-fiction et le fantastique : "The Lady and the Monster" (1944), "The Mask of Dijon" (1946), "The Great Garbo" (1929) et "The Crime of Dr. Crespi" (1935). Quatre films étranges, à priori inédits en France, où Von Stroheim incarne les personnages troubles, torturés, voire criminels qui lui valurent d'être qualifié "l"homme que vous adorez haïr".
"The Lady and the Monster" de Georges Sherman est la première des quatre adaptations du « Cerveau du Nabab » du romancier de science-fiction allemand Curt Siodmak qui deviendra scénariste, puis réalisateur à Hollywood. Classique de la science-fiction, un cerveau y est artificiellement maintenu en vie par un savant, avec lequel il communique par télépathie, jusqu’à ce qu’il en perde le contrôle. Prenant le pouvoir sur son assistant, le cerveau du nabab tente de séduire Janice, la belle laborantine. Comme souvent à l’époque, fantastique et mélodrame s’acoquinent avec délire.
"The Mask of Dijon", signé Lew Landers, accentue les travers belliqueux coutumiers de Von Stroheim, où il incarne le magicien mégalomane Dijon. Vedette de music hall, il abandonne sa carrière pour étudier l’hypnose. Développant un pouvoir suggestif exceptionnel, il pousse un homme au suicide, puis poursuit ses expériences criminelles, soutenu par son épouse. Le rôle est taillé sur mesure pour l’acteur, sous la direction de Lew Landers, réalisateur prolifique des années 30 aux années 60 (pas moins de 172 films !). Spécialiste des films de genre, ses bandes les plus connues sont "Le Corbeau" (1935, avec Bela Lugosi et Boris Karloff, d’après Edgar Poe) ou "The Return of the Vampire" (1944, toujours avec Lugosi).
"The Great Gabbo", de James Cruze, dont la prolifique carrière s’étend comme, acteur, réalisateur et producteur de 1911 à 1938, est caractéristique des premiers films parlants. Toujours situé dans l’univers du spectacle, Von Stroheim y campe un ventriloque, mégalo en diable comme Dijon, qui, sous l’emprise de la jalousie, perd la boussole et tombe sous l’emprise de son étrange marionnette. Très bizarre, le film est ponctué cependant de longues scènes de music hall chantées et dansées, pour exploiter au maximum les possibilités du parlant naissant de l’époque. Ces numéros furent même tournés en couleurs, mais cet atout est malheureusement impossible à voir aujourd’hui, ces copies ayant disparues.
"The Crime of Dr. Crespi", tourné par John H. Auer, est sans doute le titre de gloire de cet obscur réalisateur, producteur et scénariste qui sévit des années 30 aux années 50. Son Dr. Crespi est très librement adapté de la nouvelle d’Edgar Poe "L’enterré prématuré". Eternel jaloux et mégalo Von Stroheim use d’un puissant anesthésique de son invention pour se venger de l’amant de sa promise. Passant pour mort, il est enterré vivant, mais des assistants du médecin, l’extraient de sa tombe. Parfait en savant fou, l’acteur est assisté du génial Dwight Frye, second rôle dans nombre de films fantastique de l’Universal auprès de Lugosi et Karloff.
Enchâssés dans un beau coffret enluminé de splendides affiches originales d’époque, les quatre films sont accompagnés de quatre cartes postales représentant Erich Von Stroheim et d’un livret retraçant sa carrière. Des diaporamas et des bandes-annonces sont en complément.
Erich Von Stroheim mystérieux
4 films sur 2 DVD
Editions Artus Films
22,90 euros
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