"Le Larbin", voyage au temps de Louis XIV et comédie sur les coulisses du cinéma
Louis est, selon l'expression populaire, un enfant pourri gâté. Dans les hôtels de luxe de son riche papa, il multiplie les frasques. "C’est un père qui a un peu foiré son éducation", résume le comédien Kad Merad, interprète du rôle. Il veut "reprogrammer" sa progéniture, "faire un grand reset". Pour lui mettre un peu de plomb dans la cervelle, il va avoir une idée révolutionnaire : le renvoyer au temps de Louis XIV, en 1702 pour être précis. Il embauche un réalisateur excentrique (Clovis Cornillac) et une nuée de comédiens pour piéger le jeune homme. Le Larbin, avec Audran Cattin, Kad Merad, Clovis Cornillac et Isabelle Carré, sort en salles Mercredi 17 juillet.
C'est une mascarade aux allures de téléréalité. Le film passe constamment du plateau de tournage où le jeune Louis se débat dans une époque qui n'est pas la sienne, à la régie, où le réalisateur et le père scrutent ses réactions sur des écrans. Le scénario est évolutif car le jeune homme, suivi à la trace par un drone déguisé en rapace, ne fait pas toujours ce qu'on attend de lui.
Le valet de pisse
Louis va devoir exercer un métier des plus malodorants. Il sera "valet de pisse", une formule inventée par les deux réalisateurs du film. "On s’est renseignés et le valet de pisse existait, ça s'appelait plutôt un valet d’aisance", explique Alexandre Charlot. "Ce qui était amusant, c'était de rétrograder au maximum ce sale gosse (…) faire de ce petit roi un valet qui a la pire des fonctions, s'occuper du pipi et du caca du vicomte", ajoute Franck Magnier. Totalement asservi, Louis doit se promener partout avec un paravent et un seau afin que le vicomte puisse se soulager là où l'envie lui en prend.
Au début de son règne, le valet de chambre de Louis XIV rapportait que le roi Soleil passait une demi-heure sur une chaise percée placée dans l'alcôve de sa chambre et que c'était un privilège d'assister à cette scène. Les réalisateurs ne font pas mystère de leurs autres sources d'inspiration. Le film Retour vers le futur réalisé par Robert Zemeckis en 1985, Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré en 1993 mais aussi La Folle histoire du monde de Mel Brooks et The Truman Show de Peter Weir.
Une fable familiale
Tourné sur un grand domaine de l'Oise autour d'un château de conte de fées, ancienne résidence de l’évêque de Senlis, Le Larbin est aussi un film sur les coulisses du cinéma. Et il s’en passe de belles dans l’envers du décor ! Malgré quelques ficelles de scénario galvaudées, le film est servi par d’excellents comédiens. Audran Cattin, 29 ans, révélé par la série Les bracelets rouges joue les idiots avec délectation. "Pour y croire, il fallait qu'il soit un peu teubé, simple d'esprit", explique-t-il à propos de son personnage de Louis. Il fait beaucoup la fête, boit de l'alcool, prend de la coke. Il a perdu deux ou trois neurones, quoi !"
Avec son jogging sarouel, ses grosses bagues et ses colliers hippies, Clovis Cornillac est hilarant dans le rôle de Chris Palmer réalisateur imbu de lui-même, roi du franglais. L'acteur dit avoir composé ce personnage à partir du costume. Il faut aussi rendre hommage à Christian Hecq, de la Comédie Française, parfait dans son rôle de contremaître brutal et à Marc Riso, comédien venu du Nord qui triomphe actuellement dans une autre comédie : Un petit truc en plus, le film d'Artus. On rit de bon coeur devant cette farce taillée pour un public familial.
La fiche
Genre : Comédie
Réalisateurs : Alexandre Charlot et Franck Magnier
Acteurs : Audran Cattin, Kad Merad, Clovis Cornillac, Isabelle Carré, Marc Riso, Christian Hecq, Jade Pedri
Pays : France
Durée : 1h 49
Sortie : 17 juillet 2024
Distributeur : SND
Synopsis : Louis, jeune fêtard paresseux, multiplie les frasques et dépense sans compter la fortune de son père, président d’un groupe hôtelier de luxe. Excédé, ce dernier décide de donner une bonne leçon à son fils, avec une idée révolutionnaire : lui faire croire qu’il a mystérieusement atterri trois siècles et demi plus tôt, au temps de Louis XIV ! Pris dans cette mascarade soigneusement réalisée, le jeune homme va vite découvrir qu’à l’époque, ce n’était pas la vie de château pour tout le monde ! Adieu paillettes et smartphone, Louis va devoir bien contre son gré les troquer contre balais, seaux et guenilles. Maltraité par un vicomte tyrannique, le jeune larbin s’apprête à en baver !
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