Corinne Masiero à l'affiche du film "Les Invisibles" se remémore son propre parcours : "J'avais honte d'être pauvre"
Avant de devenir ce "Capitaine Marleau" qui rassemble devant des millions de spectateurs devant France3 à chaque épisode, Corinne Masiero a connu les situations évoquées dans "Les Invisibles", le film de Louis-Julien Petit. Elle a passé des années dans la rue à vivre de petits boulots, à faire parfois la manche.
Pendant cette période de sa vie Corinne Masiero a connu la violence de la rue, la drogue, la prostitution, mais elle parvient à le dissimuler : "Il y a des mecs que j'ai fréquentés pendant des années et qui me disent, maintenant : ah bon pendant qu'on était ensemble il se passait ça. Je leur réponds que oui le soir ou la journée, j'allais faire ci ou ça parce que j'avais honte".J'avais honte d'être pauvre. Faire croire aux gens qu'ils sont responsables de la merde dans laquelle ils sont, c'est archi faux. C'est ce discours que je trouve incroyable.
Et puis un jour, Corinne Masiero est sortie de la rue :
Il y a une main qui se tend. C'est pas forcément la main de la dame patronnesse qui dit tiens mon chéri voilà 5 euros et surtout tu ne te drogues pas avec... Ça peut être une main tendue de quelqu'un qui est aussi dans la merde mais simplement qui t'écoute.
Reportage : N. Hayter / A. Delcourt / H. Cardon / M-A. Belderrain / F. Fontaine
Un jour Corinne Masiero est montée par hasard sur une scène de théâtre. Elle avait 28 ans.
Le spectacle vivant m'a sauvé la vie au sens où je pensais souvent que j'étais une sous-merde et comme j'en parlais pas on ne pouvait pas me dire : mais non tu te trompes. Arriver sur un plateau et pouvoir être écoutée et sentir qu'on a le droit d'exister ça a été un coup de foudre."
Dans "Les Invisibles" elle interprète le rôle d'une directrice de centre d'accueil pour SDF menacé de fermeture pour cause de restrictions budgétaires ce qui lui permet d'établir un parallèle avec sa trajectoire :
"A un moment donné quand tu as le déclic pour pouvoir t'en sortir, tout ça s'amasse et ça te fait une échelle qui t'élève vers le mieux être"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.