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Costa-Gavras présente son brûlot anticapitaliste en Grèce

En présentant au 53e festival de Salonique (Grèce) son dernier film "Le capital", une charge contre la folie financière, le cinéaste Costa-Gavras déplore "l'appauvrissement" subi par la Grèce, son pays natal.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié
Temps de lecture : 2min
Costa-Gavras présente son film "Le Capital" au au 53e festival de Salonique (Grèce) le 3 novembre 2012
 (SAKIS MITROLIDIS / AFP)

Pour le cinéaste, qui dépeint dans son dernier film - dans les salles le 14 novembre en France - comment l'argent "fait perdre aux gens la réalité du quotidien", donnant, quand il coule à flot "tous les pouvoirs possibles" et un vertige de jouissance, les Grecs doivent "s'aider eux-mêmes" pour s'extraire de la crise.

"J'ouvre le journal et je vois que le gouvernement doit encore voter pour des choses très, très négatives pour le peuple grec. C'est une situation très triste parce que beaucoup de gens vivent dans la misère", s'émeut le réalisateur.

Il prône notamment plus de discipline fiscale, en référence à l'affaire dite de la "liste Lagarde", un catalogue de plus de 2.000 comptes grecs en Suisse remis à Athènes par la chef du FMI quand elle était ministre française des Finances.

La bande-annonce du"Capital" :

Interprété à contre emploi par Gad Elmaleh, aux côtés, notamment, de Gabriel Byrne, Natacha Régnier, Céline Sallette, Hippolyte Girardot, Bernard Le Coq et Daniel Mesguich, "Le Capital" traite de l'ascension fulgurante d'un valet de banque dans le monde féroce du Capital, et les revers qu'il va encourir par ceux-là mêmes qui l'ont poussé en avant. Costa-Gavras a adapté le roman éponyme de Stéphane Osmont.

"Le titre du roman est bien entendu une référence au texte le plus connu de Karl Marx, reconnaît l'écrivain. Dans les deux cas, on y parle de l’argent et de son accumulation, c’est à dire du "capital". Et comme l’idée est d’en montrer les périls, autant emprunter son titre à Marx.

La crise financière a fait récemment l'objet de plusieurs films. Le plus intéressant est sans doute "Margin Call" de J.C Chandor, avec Kevin Spacey qui évoque autour d'une fiction la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008, qui déclencha la crise financière, toujours présente. "Cosmopolis" de David Cronenberg, en compétition à Cannes, avait largement divisé la critique, où dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin.

Demi Moore dans "Margin Call" de J. C. Chandlor
 (Arp Distribution)

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