[Deauville] « Breathe In » : celle par qui le scandale arrive
De Drake Doremus (Etats-Unis), avec : Guy Pearce, Felicity Jones, Amy Ryan, Kyle MacLachlan - 1h37
Synopsis : L'été touche à sa fin. Keith Reynolds, un professeur de musique, songe avec nostalgie à son passé d'artiste en devenir dans les rues de New York. Sa femme Megan et leur fille Lauren sont quant à elles en pleine effervescence à l'approche de la rentrée en terminale de la jeune fille. Keith ne semble pas partager leur enthousiasme, trouvant son seul échappatoire lors des soirées où il joue du violoncelle dans un prestigieux orchestre symphonique de Manhattan. Lorsque Megan décide d'accueillir chez eux Sophie, une lycéenne anglaise, dans le cadre d'un programme d'échange scolaire, Keith voit resurgir un aspect refoulé de sa personnalité au contact de la jeune fille…
L’ange exterminateur
Le rapprochement avec le film de Pasolini émane de l’arrivée de la jeune Sophie dans ce qui semble être une famille américaine modèle et des bouleversements qui en découlent. La comparaison s’arrête là, car « Breath In » ne pousse pas le bouchon aussi loin que le cinéaste italien et reste dans le cadre balisé d’un drame bourgeois.
Il n’en reste pas moins que le trouble dégagé par Sophie, qu’interprète une sensuelle Felicity Jones, est réel à l’écran. Le père, Keith (Guy Pearce), musicien frustré dans l’exercice de sa profession, succombe à son charme quand elle interprète en salle de cours de musique, une pièce pour piano d’une virtuosité qui le bouleverse, par son jeu, reflet d'une maturité étonnante pour son jeune âge. Mais c’est sans compter sur sa fille Lauren (Mackenzie Davis) qui va contrecarrer leur plan et mettre aux abois sa mère (Amy Ryan).
Crise de la quarantaine
Drame passionnel, drame familiale, « Breath In » tire son intérêt de cette intervention venue de l’extérieur - incarnée par Sophie, en provenance d’Angleterre - et la désagrégation du couple, de la famille, due à sa seule présence. On ne sait pas grand-chose d’elle, seulement qu’elle semble avoir connu quelques désagréments comportementaux dans son passé. Pourtant, ce ne sont pas ses actes ou son attitude qui provoquent les choses, mais le regard des autres sur elle.
Drake Doremus ne se tire pas trop mal de cet imbroglio, mais reste tout de même bien dans les clous. L’installation de l’intrigue prend beaucoup de temps - alors que le téléphone sonne depuis longtemps -, pour se précipiter dans le dernier tiers du film. Demeure la présence troublante de Felecity Jones, révélatrice de la crise de la quarantaine chez un Guy Pearce qui n’attendait qu’elle pour la mettre au grand jour.
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