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[DEAUVILLE] « Marfa Girl » : Un Larry Clark en-deçà des attentes

Cinéaste d'une jeunesse américaine à la dérive, Larry Clark s’est vu rendre un hommage le 4 septembre à Deauville. Celui-ci a été avancé d’une journée en raison d’impératifs ne permettant pas au cinéaste d’être présent à la date prévue. Son nouveau film "Marfa Girl", était, lui, bien projeté jeudi, mais il n’est pas à la hauteur de « Kids » ou « Bully ».
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Marfa Girl" de Larry Clark
 (Www.larryclark.com)

De Larry Clark (Etats-Unis), avec : Jimmy Gonzales, Nathan Stevens, Rodrigo Lloreda - 1h45

Synopsis : À Marfa, petite ville du Texas de 1 800 habitants, vit Adam, un adolescent moitié américain, moitié hispanique, qui essaye de tracer sa voie entre sexe, drogues, rock & roll, art, violence et racisme.

Un sujet flou
On ne comprend guère le titre du film, « Marfa Girl », « La Fille de Marfa », du nom de la bourgade du Texas où se déroule l’action. Film Chorale, à la narration décousu, s’il prend comme fil d’Ariane Adam, un ado en phase de construction qui sort avec deux filles, il s’attarde tout autant sur les autres personnages. Tant, que l’on ne sait guère où Clark veut nous mener et s’il le sait lui-même.

Faisant toujours appel à une facture frisant la pornographie, Clark nous assène de scènes de sexe à répétition, et de fumage de joints. Bon. On a tout de même l’impression d’avoir déjà donné et que le film tourne à vide, ou redit en moins bien ce que Clark a par ailleurs déjà exposé avec talent. Comme s’il cherchait son sujet. Son véritable sujet, il le trouve dans la dernière partie du film, en suivant ce flic violent, misogyne et raciste qui va partir en vrille.

"Marfa Girl" de Larry Clark
 (Www.larryclark.com)

Déséquilibre
Cette précipitation de la dernière demi-heure est symptomatique du déséquilibre du film. S’attachant à mettre en place tous les protagonistes de son affaire, sans être avare en redondances et en dialogues plus ou moins fumeux, tout se précipite au terme de cette longue exposition, comme si en toute improvisation Clark trouvait enfin son sujet.

Reste des acteurs, tous très justes, une photogénie de l’espace à la hauteur de son auteur, et des personnages touchants. Clark semble toutefois, avec « Marfa Girl », être arrivé au terme d’un processus qu’il se doit de renouveler, au risque de tourner en rond.

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