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[Deauville] : Michael Douglas kitschissime dans "Ma vie avec Liberace"

Après avoir été en compétition au dernier Festival de Cannes, "Ma vie avec Liberace" de Steven Soderbergh ouvre le 39e Festival du cinéma américain de Deauville, en présence de Michael Douglas et Matt Damon : une affiche en or
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
Michael Douglas dans "Ma vie avec Liberace" de Steven Soderbergh
 (HBO)
De Steven Soderbergh (Etats-Unis), avec : Michael DouglasMatt DamonDan Aykroyd, Debbie Reynolds - 1h58 - Sortie : 18 septembre 2013

Synopsis : Avant Elvis, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : pianiste virtuose, artiste exubérant, bête de scène et des plateaux télévisés. Liberace affectionnait la démesure et cultivait l'excès, sur scène et hors scène. Un jour de l'été 1977, le beau et jeune Scott Thorson pénétra dans sa loge et, malgré la différence d'âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une liaison secrète qui allait durer cinq ans. 'Ma Vie avec Liberace' narre les coulisses de cette relation orageuse, de leur rencontre au Las Vegas Hilton, à leur douloureuse rupture publique.
Des aléas de la production
« Ma vie avec Liberace », biopic sur l’extravaguant pianiste de music-hall américain Liberace, s'était retrouvé curieusement à Cannes, puisqu’il s’agit à l’origine d’un téléfilm produit par HBO, désormais distribué en salles. Sans doute, Thierry Frémaux, directeur artistique du Festival, voulait avoir ce cinéaste emblématique de la Croisette, avant qu’il, selon ses dires, se retire de la profession. Autre raison : la prestation absolument bluffante de Michaël Douglas. Toutefois, elle correspond plus aux critères des Oscars, très friands en rôles de composition spectaculaires, alors que Douglas sortait tout juste d’un cancer. Il a visiblement repris le dessus.
Matt Damon interprète le rôle de Scott Horson, le jeune amant de Liberace
 (HBO Films)
Inégalités
Il ne faudrait pas que cette interprétation d’une « folle » aux costumes extravagants, éclipse celle de Matt Damon, son amant. Plus sobre, donc moins voyante, elle est tout en intériorité, juste dans les sentiments, dans son amour sincère pour son mentor, dévoré par la jalousie. Les comédiens sont au rendez-vous, Soderbergh s’est toujours avéré un excellent directeur d’acteurs.

Un talent que l’on retrouve dans la direction artistique, avec l’incroyable reconstitution du décorum kitsch de Liberace, ses improbables voitures customisées, sans parler de sa garde-robe ou les strass le disputent aux fourrures, goût qu’il communiquera à son amant. Mais si la première partie fonctionne à merveille (sauf les premières scènes qui sentent trop la réalisation télévisuelle), avec un humour irrésistible, la suite patine quelque peu dans un huis-clos sclérosant, faute de rebondissement. Le rythme reprend sur la fin, avec la séparation des deux amants et un final flamboyant.

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