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[DEAUVILLE] "Sunlight Jr" : Matt Dillon et Naomi Watts dans la misère

Pour son troisième film, Laurie Collye s'offre Naomi Watt et Matt Dillon en tête d'affiche. Pas mal pour ce film déprimant en phase avec la réalité économique et sociale des Etats-Unis, un sujet récurrent du cinéma américain depuis 2008.
Article rédigé par franceinfo - Jean-François Lixon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Naomi Watts et Matt Dillon dans "Sunlight Jr. " de Laure Colver
 (Hyde Park International)

De Laurie Collyer (Etats-Unis), avec : Naomi Watts, Norman Reedus, Matt Dillon - 1h30

Synopsis : Melissa Winters travaille comme caissière dans l’épicerie du coin, le Sunlight Jr. Elle vit dans un motel miteux avec Richie, un ancien réparateur de télévisions qui reçoit chaque mois du gouvernement une pension d’invalidité dont il dépense la quasi-totalité dans une taverne du quartier. Le jour où leur existence semble prendre soudain une nouvelle direction, les voilà contraints d’affronter la réalité et, plus que jamais, d’oser enfin faire les choix qui s’imposent pour leur avenir.

Matt Dillon dans "Sunlight Jr." de Laurie Colver
 (Hyde Park International)
On patauge dans le pathos
L'Amérique va mal. les Américains sont de plus en plus pauvres. Depuis 2008 et la grande crise financière, le rêve américain en a pris un sale coup. On a vu des reportages, on a lu des témoignages. Ce film qui égrène un bon nombre de poncifs n'apporte rien de plus au dossier. La fille (Naomi Watts) a été belle, la pauvreté la laisse jolie, le garçon (Matt Dillon) a été fort, la misère l'a laissé alcoolique dans un fauteuil roulant. Il y a l'ex (Norman Reedus), très méchant mais peut-être pas complètement, la mère de la fille (Tess Harper!) malheureuse harpie en robe de chambre sans forme. Il ne manque plus qu'une chanson de Bruce Springsteen !

Film social?
Certes "Sunshine Jr" dresse un constat impitoyable de cette Amérique passée à côté du rêve. Mais le scénario qui se veut social ne fait qu'enfiler des scènes connues. L'impression de déjà-vu accompagne tout le film qui souffre par ailleurs d'un redoutable manque d'action. le spectateur passe plus d'une heure et demie à attendre une scène un peu plus forte qui n'arrive jamais. Peut-être une manière d'illustrer aussi le manque d'espoir de ce lumpen-prolétariat étatsunien sans plus d'espoir ni de perspective. 

Sur un thème voisin, on ne manquera pas "Nebraska", superbe film en noir et blanc d'Alexander Payne, tout en nuances et en non-dits, et qui valut à Bruce Dern le prix d'interprétation au dernier festival de Cannes.


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