Décès d'Anita Ekberg, l'icone de "La Dolce Vita" de Federico Fellini
Fille d'un docker, Kerstin Anita Marianne Ekberg était née le 29 septembre 1931 à Malmö, sixième de huit enfants. En 1967, de passage à Paris, elle déclare n'avoir jamais eu l'intention de devenir actrice. "En sortant de l'école (...) seule la mode m'intéressait et je suis entrée comme mannequin dans une maison de couture suédoise. Un jour, des amis, par boutade, m'ont conseillé de me présenter à l'élection de Miss Suède". Elue Miss Suède 1950, elle brigue aux Etats-Unis la couronne de Miss Univers. Celle-ci lui échappe mais John Wayne lui offre un premier rôle. Après cinq années à Hollywood, elle reçoit le Golden Globe 1955 du meilleur espoir féminin pour son rôle dans L'allée sanglante ("Blood Alley" de William A. Wellman).
En 1960, la plantureuse Anita crève l'écran dans "La Dolce Vita" où son bain en longue robe noire bustier dans la fontaine romaine de Trevi fait chavirer Marcello Mastroianni. Surnommée jusqu'alors "l'iceberg", un sculpteur l'ayant statufiée en "Vénus de glace", elle y gagne le qualificatif de "bombe suédoise".
Mais avant "La Dolce Vita" de Fellini, qui en fit un mythe, Anita Akberg avait déja joué sous la direction des plus grands metteurs en scène. Tels que Robert Aldrich dans "Quatre du Texas" (1963), avec Frank Sinatra et Dean Martin ; André de Toth dans "Les Mongols" (1961) auprès de Jack Palance ; King Vidor dans "Guerre et paix" (1956) ; Frank Tashlin dans "Artistes et modèles" (1955). Elle tourna deux films avec Jerry Lewis : "Tiens bon la rampe Jerry" (1966), "Un vrai cinglé de cinéma" (1956) mais aussi John Wayne qu'elle croise dans "L'Allée sanglante" (1955), ou Bob Hope et Fernandel, dans "A Paris tous les deux" (1958).
Volontiers provocante, elle n'hésitera pas à dire: "C'est moi qui ai rendu Fellini célèbre, pas le contraire". Installée en Italie, elle tourne entre autres pour Dino Risi ("A Porte Chiuse", 1961), Terence Young (Zarak, le Valeureux, 1957), Alberto Sordi ("Scusi, Lei è Favorevole o Contrario ?", 1966), Vittorio De Sica (Sept fois femme, 1967) et, de nouveau, Fellini dans "Boccace 70" (Fellini-Visconti, 1962) puis Les Clowns (1970). Mais sa carrière décline progressivement après le succès de "La dolce vita" qui lui a rapporté la palme d'or au Festinal de Cannes en 1960. Sa carrière est comme suspendue dans les années 70 et 80, où elle ne joue que dans deux films de Fellini. Ses dernières apparitions à l'écran datent de 1997, dans deux films passés totalement inaperçus : "Le Nain rouge" et "Bambola".
L'actrice suédoise avait révélé en septembre 2012 être désargentée au point d'avoir dû demander une aide financière à la fondation du cinéaste Federico Fellini.
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