Décès de Christophe Otzenberger, auteur de documentaires engagés
"Il s'impliquait autant humainement que professionnellement et cinématographiquement. C'est pour ça qu'à mon avis, ses films ont marqué les gens et ceux dont il racontait la vie", a ajouté le fils du cinéaste dimanche.
Se revendiquant du cinéma direct, comme Raymond Depardon, il s'était fait connaître avec "La Conquête de Clichy", sorti en salles en 1995, consacré à la campagne du candidat RPR Didier Schuller pour les élections cantonales de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) en 1993. L'éclatement du scandale de financement illégal de l'ancien directeur de l'office HLM des Hauts-de-Seine lui avait donné une publicité inattendue.
Un cinéma militant, engagé
En 1998, avec "Fragments sur la misère", il signait un film militant et provocateur sur les sans-abri, interpellant les passants et les poussant à réagir à un SDF à genoux sur le trottoir, à une manifestation pour les réquisitions de logements, à un vendeur de journal de rue. Côté fiction, Christophe Otzenberger a réalisé "Itinéraires" (2006), l'histoire d'un jeune homme du Nord de la France qui balance entre démêlés judiciaires et volonté de refaire sa vie. Il a aussi réalisé "Autrement" (2002), qui mêle documentaire et fiction, pour raconter la tentative de réinsertion en Corrèze de trois jeunes arrêtés pour trafic de haschich.Pour son dernier documentaire, "Toute ma vie j'ai rêvé..." (2015), il transforme une vieille caravane en studio ambulant pour donner la parole aux oubliés de la société française.
Né le 2 juillet 1961 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Christophe Otzenberger avait commencé sa carrière comme acteur, au théâtre puis à la télévision, avant de fonder en 1987 la société de production Méli Mélo, qui déposera le bilan en 1992.
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