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Décès de Claude Rich, éternel jeune homme

Le comédien Claude Rich, l'une des figures les plus familières du cinéma français, est décédé jeudi soir, à l'âge de 88 ans, des suites d'une longue maladie à son domicile en région parisienne, a annoncé sa fille Delphine Rich vendredi.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Claude Rich dans "Dix jours en or" de Nicolas Brossette (2012)
 (Nathalie Eno / Collection Christophel / AFP)
Claude Rich, connu pour son sourire gourmand et sa voix subtile, un peu voilée, a joué au total dans une cinquantaine de pièces et près de 80 films, dont les emblématiques "Tontons flingueurs".  Acteur discret et élégant, il affectionnait les rôles de grands personnages. Ses compositions de personnages historiques sont restées dans les mémoires, notamment au théâtre Talleyrand ("Le Souper", 1989), Althusser ("Le Caïman", 2005) ou le cardinal Mazarin ("Le Diable rouge", 2008). A la télévision, il a également interprété Léon Blum (2000), Galilée (2005) ou Voltaire (2007). 

Claude Rich, entre théâtre et cinéma, par Valérie Gaget

"Je t'aime, je t'aime" d'Alain Resnais, un de ses plus grands rôles au cinéma

Né en 1929 à Strasbourg, Claude Rich a grandi à Paris, boulevard Saint-Michel, après la mort précoce de son père. Il prend goût à la comédie en pension, où il monte ses premiers spectacles de marionnettes. Mais il doit travailler comme employé de banque tout en se formant au théâtre au cours de Charles Dullin, avant d'entrer au Conservatoire national supérieur d'art dramatique au début des années 1950.

"Messieurs Claude Rich", le surnommera le journaliste Claude Roy : "Je m'amuse beaucoup à faire ce métier, parce que je suis moi tel que je l'ai toujours été mais je suis aussi quelqu'un d'autre, dira-t-il.
 

Claude Rich débute au théâtre dans "La Corde" et obtient son premier petit rôle au cinéma dans "Les Grandes manœuvres" de René Clair en 1955. Il joue un prisonnier dans "Le Caporal épinglé de Jean Renoir (1961).
 
Au cinéma, il joue souvent les seconds rôles, donnant donne la réplique à Lino Ventura dans "Les Tontons flingueurs" de Georges Lautner (1963) et à Louis de Funès dans "Oscar" (1967).
 
C'est Alain Resnais qui lui offre un de ses plus grands rôles, celui d'un homme qui explore le passé après un suicide raté, dans son film de science-fiction "Je t'aime, je t'aime" (1968).


Le théâtre, sa première passion

Claude Rich est un inspecteur dans "Stavisky" d'Alain Resnais, un flic odieux dans "La Guerre des polices" de Robin Davis (1979), un juge dans "Adieu poulet" de Pierre Granier-Deferre (1975), un médecin de la marine dans "Le Crabe tambour" de Pierre Schoendoerffer (1977), un autre de ses grands rôles.
 
Dans les années 1970 et 1980, Claude Rich se consacre essentiellement au théâtre, sa première passion. "Le cinéma m'apporte beaucoup, mais le théâtre, c'est le vrai métier de l'acteur", observait-il. "On vit au théâtre, avec la troupe, on va boire des verres, on dîne ensemble, on reparle de la représentation et on espère, le lendemain, refaire la même chose en progressant.".

Egalement auteur dramatique passionné par l'écriture, il joue dans ses propres pièces : "Un Habit pour l'hiver", "Le Zouave", "Une Chambre sur la Dordogne", "Pavane pour une infante".
 
Dans les années 1980, il tourne dans de nombreux téléfilms.


Un César d'honneur en 2002

Après l'adaptation par Edouard Molinaro au cinéma du "Souper", une pièce dans laquelle il incarne Talleyrand (le rôle lui vaut un César du meilleur acteur en 1993), il revient au grand écran avec "La Bûche" de Danièle Thompson en 1999 ou "Le Coût de la vie" de Philippe Le Guay en 2002, avant "Les aventures de Rouletabille".
 
Il prête ses traits à Panoramix dans "Astérix et Obélix" en 2002, année où il reçoit un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Il avait tourné son dernier film, "Ladygrey" d'Alain Choquart, en 2014.
 
Claude Rich était marié avec la comédienne Catherine Rich avec qui il a eu deux filles, Delphine et Natalie. Catholique convaincu, il confessait avoir rêvé d'incarner le moine français Charles de Foucauld, dont il a longtemps gardé la photo dans son portefeuille en raison de son "besoin d'absolu".


Tavernier : "Il est comme un joueur de jazz." 

"Il est comme un joueur de jazz qui fait chaque fois des variations différentes, pour le plaisir, pour épater", disait de lui Bertrand Tavernier avec lequel il a tourné plusieurs films et qui aimait "sa jeunesse, sa folie, son inventivité", mais aussi "ses angoisses et ses doutes, sa discrétion" et puis "ses fous rires".

 


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