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Décès de Richard Attenborough, un monument du cinéma britannique

Endossant les casquettes d'acteur, de producteur et de réalisateur et raflant sur son passage une ribambelle de récompenses, Richard Attenborough, décédé à 90 ans, était une figure aimée et admirée du cinéma britannique.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Richard Attenborough, en 1997, à Berlin
 (ANDREAS ALTWEIN / PICTURE-ALLIANCE/AFP)

De son premier rôle dans le film de guerre "Ceux qui servent en mer" à "Jurassic Park" de Steven Spielberg en passant par la réalisation du multi-oscarisé "Gandhi" et son interprétation dans le film noir "Brighton Rock", il a dominé le cinéma britannique au cours d'une longue et fructueuse carrière. Membre de la Chambre des Lords, il menait une activité caritative continue,notamment en tant qu'ambassadeur de l'Unicef. Il était également président de l'Académie royale des arts dramatiques et président d'honneur à vie du club de football de Chelsea.

Il a épousé sa femme Sheila à 21 ans, et a vécu dans la même demeure dans le sud-ouest de Londres cinq décennies durant. Mais sa vie a aussi été marquée par la tragédie, notamment lorsque l'un de ses trois enfants, Jane Holland, et sa petite-fille Lucy périssent dans un tsunami en Asie du sud-est. Il a avoué ne s'être jamais vraiment remis de ces pertes.

Né à Cambridge en août 1923, Richard Attenborough fait ses débuts en 1942 dans "Ceux qui servent en mer", hommage de David Lean et de Noel Coward à la Royal Navy pendant la guerre, et joue dans plus de 60 films en 50 ans de carrière. Il devient un visage familier du cinéma joyeux et pince sans rire d'après guerre, même s'il se distingue davantage dans des rôles sombres, incarnant notamment le méchant Pinkie dans l'adaptation de 1947 du roman de Graham Greene "Brighton Rock". Il suscite l'intérêt de Hollywood et obtient des seconds rôles dans des films comme  "La Grande Evasion" de John Sturges et "Le Vol du Phoenix" de Robert Aldrich. Il se met à la production, créant sa propre société avec Bryan Forbes pour faire "Le Silence de la colère" et d'autres films faisant la part belle au réalisme social comme "La Chambre indiscrète".

Huit Oscars avec "Gandhi"

En 1962 Attenborough est approché par un associé de la famille de Gandhi pour réaliser un film sur la vie du fondateur de l'Inde indépendante. Bien qu'il n'ait aucune connaissance du sujet ou de l'Inde, il rencontre Pandit Nehru et sa fille Indira Gandhi l'année suivante. Deux décennies seront nécessaires à la réalisation du projet. En 1980, Attenborough est en mesure de le financer, et "Gandhi" devient son plus grand succès. Sorti en 1982, le film est couronné de huit Oscars, dont ceux du meilleur film, du meilleur metteur en scène et du meilleur acteur pour Ben Kingsley, cinq Golden Globes, cinq Baftas et est acclamé dans le monde entier.
Anobli par la Reine, Attenborough continue sa carrière d'acteur, ne s'interrompant que pour réaliser "Un Pont trop loin" (1977) et "Magic" (1978), avec Anthony Hopkins. 
Si "Gandhi" n'est pas son premier passage derrière la caméra, il n'est pas non plus son dernier, Attenborough réalisant le plus léger "Chorus Line" (1985), avant de revenir à un sujet plus grave avec le biopic "Le Cri de la liberté" sur le militant anti-Apartheid Steve Biko. Il fait un flop avec "Chaplin" (1992). Attenborough redevient acteur pour Steven Spielberg dans le blockbuster "Jurassic Park" et sa suite.
A 80 ans, il ralentit son rythme de travail, écrit ses mémoires "Entirely up to you, darling" ("Cela ne dépend que de toi, chérie"). Vers la fin de sa vie, il s'installe dans une maison de retraite avec Sheila, qui sera restée son épouse pendant sept décennies.       

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