Depardieu rate un nouveau rendez-vous judiciaire : il joue DSK à New-York !
C'est à la demande du parquet, qui n'avait reçu que dans la matinée des conclusions de la défense sur des points de procédure, que le tribunal a renvoyé le procès. Depardieu ne sera "probablement pas présent" le 24 mai, selon son avocat Eric de Caumont, qui a néanmoins précisé que son client viendrait à son procès si son emploi du temps le lui permettait. Selon lui, l'acteur se trouve à New York pour le tournage du film d'Abel Ferrara sur l'affaire du Sofitel, dans lequel l'acteur incarne l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn. Un aller-retour de l'acteur aurait impliqué une interruption de "deux ou trois jours du tournage", selon Me de Caumont.
Ni le président ni le procureur n'ont "exigé" la présence de l'acteur, a souligné l'avocat, en ajoutant qu'"il ne faudrait quand même pas être plus royaliste que le roi". Il ne faudrait voir nulle "offense" dans une absence de M. Depardieu qui, comme des centaines de prévenus dans son cas, qu'ils s'appellent "Durand", "Dupont" ou "Martin", a la possibilité d'être jugé sans être présent, a-t-il insisté.
Troisième renvoi
C'est la troisième fois que le procès de Gérard Depardieu est renvoyé. L'acteur de 64 ans devait initialement comparaître dans le cadre d'une "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité" (CRPC), une procédure simplifiée dite de "plaider coupable", dans laquelle la présence du prévenu est requise. Comme il ne pouvait pas être présent, sa comparution avait été renvoyée une première fois en décembre, puis de nouveau en janvier. Mais le parquet avait refusé de lui accorder tout "traitement de faveur", avait expliqué Me de Caumont, et le dossier avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel.
Depuis le Monténégro où il se trouvait alors pour discuter du tournage du film d'Abel Ferrara, Gérard Depardieu avait assuré qu'il n'avait "pas fui le tribunal, ni la justice". "Le voyage au Monténégro était prévu. J'ai averti le tribunal", avait-il déclaré. "Moi (...) je suis prêt à les voir quand ils veulent, à condition que je sois là et que je me défende", avait-il expliqué. Le 29 novembre à Paris, victime d'un accident de scooter sans gravité, il avait été contrôlé et présentait une alcoolémie d'1,8 g par litre de sang, alors que le taux autorisé en France est limité à 0,5 g. La star du cinéma français encourt 4.500 euros d'amende et une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison, en plus d'un retrait de 6 points du permis de conduire.
Emploi du temps "énorme"
Après la polémique sur son exil en Belgique qui, s'était-il défendu, n'est pas motivé par des raisons fiscales, Depardieu s'était vu offrir en janvier la nationalité russe par le président Vladimir Poutine. Le comédien avait à cette occasion affiché son amour pour la Russie et qualifié ce pays de "grande démocratie". Il s'est installé officiellement fin février dans la région russe de Mordovie, où il a été enregistré comme habitant rue de la Démocratie à Saransk. Mais devant le tribunal vendredi, c'est son adresse de Néchin, en Belgique, que son avocat a déclarée.
Depardieu avait également annoncé son projet de tourner un film sur la Tchétchénie, après avoir fait la fête avec son "ami" Ramzan Kadyrov, président décrié de cette république instable du Caucase russe, provoquant l'indignation des défenseurs des Droits de l'Homme. Soulignant que son client avait un emploi du temps "énorme", Me de Caumont a indiqué qu'il avait "déjà deux autres films prévus", qui "vont s'enchaîner aux mois de mai, juin et juillet".
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