Propos obscènes de Gérard Depardieu : des artistes dénoncent un "lynchage" médiatique

Une soixantaine de personnalités du monde de la culture prennent la défense de Gérard Depardieu. "Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s'abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l'amalgame le plus complet et au mépris d'une présomption d'innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s'il n'était pas le géant du cinéma qu'il est", écrivent-elles dans une tribune publiée lundi 25 décembre dans Le Figaro.

Mis en examen pour viols depuis 2020 et objet d'une autre plainte pour agression sexuelle, l'acteur est apparu tenant des propos misogynes et insultants à l'égard de femmes dans un numéro de l'émission "Complément d'enquête", diffusé le 7 décembre sur France 2. "Lorsqu'on s'en prend ainsi à Gérard Depardieu, c'est l'art que l'on attaque", estiment ses défenseurs dans ce texte.

Parmi les signataires figurent le réalisateur Bertrand Blier, les actrices Nathalie Baye, Carole Bouquet ou Charlotte Rampling, les acteurs Jacques Weber, Pierre Richard ou Gérard Darmon, mais aussi les chanteurs Roberto Alagna, Carla Bruni, Arielle Dombasle ou Jacques Dutronc. "Par son génie d'acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement artistique de notre pays", écrivent-ils.

"Quoi qu'il arrive, personne ne pourra jamais effacer la trace indélébile de son œuvre dont notre époque est à tout jamais marquée. Le reste, tout le reste, concerne la justice, que la justice."

Les signataires de la tribune

dans "Le Figaro"

Des images authentifiées

La diffusion du numéro de "Complément d'enquête" consacré à l'acteur a suscité le scandale. Emmanuel Macron et des membres de la famille de Gérard Depardieu, dont sa fille Julie, ont quant à eux publiquement pris sa défense, vantant ses qualités d'acteur. Sur le plateau de "C à vous" sur France 5, le chef de l'Etat avait laissé entendre que la séquence dans laquelle l'acteur tient des propos obscènes à l'égard d'une fillette avait pu être modifiée au montage. Vendredi, le groupe France Télévisions a assuré que ce passage avait été "authentifié" par un huissier de justice.