Tribune de soutien à Gérard Depardieu : les signataires "font face à un déni de réalité", estime Raphaëlle Rémy-Leleu
"Qu'est-ce qui pousse des gens encore aujourd'hui à défendre Gérard Depardieu ?", s'interroge Raphaëlle Rémy-Leleu sur franceinfo mardi 26 décembre. L'élue au conseil de Paris et militante féministe estime que les 56 signataires de la tribune publiée dans les colonnes du Figaro "font face à un déni de réalité".
Les signataires de ce texte, issus du monde de la culture, dénoncent un "lynchage", un "torrent de haine" qui s'abat sur Gérard Depardieu, mis en examen pour viols. Raphaëlle Rémy-Leleu aurait préféré "retrouver ces personnalités, ces artistes, ces voix publiques dans tellement d'autres combats, dans tellement d'autres tribunes, notamment pour défendre les victimes de violences sexistes et sexuelles, pour lutter contre le sexisme en général".
Ce qui est problématique pour l'élue parisienne, c'est de voir "toute cette énergie, tout ce temps et tout ce capital médiatique qui est mis dans la défense de Gérard Depardieu". Depuis 2017 et la vague #MeToo, "on nous a beaucoup dit: 'Il faut séparer l'homme de l'artiste' parce que c'était trop insupportable pour plein de gens d'arrêter d'écouter tel chanteur, de regarder tel acteur parce qu'il a frappé sa femme, parce qu'il a été condamné pour pédocriminalité", rappelle Raphaëlle Rémy-Leleu. Mais dans la tribune, ce n'est pas ce que demandent les signataires. "On a des artistes français et françaises qui vont encore plus loin", observe Raphaëlle Rémy-Leleu.
"Ils nous disent : 'On refuse de voir ce qu'a fait l'homme (...) parce qu'il est l'artiste'. Et ça, c'est particulièrement grave."
Raphaëlle Rémy-Leleu, militante féministeà franceinfo
"Cette tribune assume de faire diversion", selon elle. "Face aux témoignages de 20 femmes réparties sur plusieurs années", "face aux images que vous voyez" du documentaire de Complément d'enquête sur Gérard Depardieu diffusé par France 2, "qu'est-ce qui fait que des gens refusent encore de voir tout ça et choisissent de le défendre ?", s'interroge la militante féministe. Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, le constat est clair, cette tribune défend "la culture du viol" et a décidé de "privilégier son confort, l'artiste, et de mépriser la parole de chaque victime".
Parmi les 56 signataires de ce texte, 32 hommes et 24 femmes dont l'ancienne compagne et actrice Carole Bouquet, l'acteur Benoît Poelvoorde, l'actrice Nathalie Baye, l'acteur Pierre Richard, l'acteur Gérard Darmon, la chanteuse Carla Bruni, ou encore le chanteur Jacques Dutronc.
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