Des femmes primées au festival de cinéma d'Arabie saoudite
Hana al-Omair a été récompensée pour son film "La plainte", a précisé le président du jury Abdallah al-Eyaf après ce festival au cours duquel plus de 60 films ont été projetés pendant cinq jours à Dammam (est), dans la salle d'une association culturelle régionale.
Ce film raconte l'histoire d'une employée d'hôpital qui se plaint auprès d'une collègue de tout ce qui va mal dans sa vie.
Une autre réalisatrice, Shahad Amin, a remporté le deuxième prix pour son film allégorique "Oeil et sirène" sur l'histoire d'une fillette qui découvre que son père a torturé une sirène pour en extraire des perles noires.
Deuxième édition du festival en sept ans
Avec la "Fourmi d'Adam", le réalisateur Mohanna Abdallah a remporté le troisième prix, en décrivant dans une cellule de prison un détenu tentant de devenir l'ami d'une fourmi.
Ce festival est une exception en Arabie saoudite, un pays qui pratique une version austère de l'islam sunnite n'autorisant ni loisirs ni salles de cinéma. Il s'agissait de sa deuxième édition en sept ans.
Le royaume saoudien est le seul pays du monde qui interdit aux femmes de conduire. Le fait que des femmes se soient mêlées à des hommes pendant le festival a engendré des protestations de milieux conservateurs sur les réseaux sociaux.
Les organisateurs espèrent stimuler le cinéma en Arabie saoudite
Les organisateurs disent toutefois espérer que leur manifestation stimulera le cinéma en Arabie saoudite, en dépit des critiques des conservateurs qui estiment que le septième art véhicule des valeurs occidentales.
Le premier prix de la catégorie documentaire est allé au "Grand mariage" de Fayçal al-Otaibi sur des noces de deux semaines aux Comores.
Dans la catégorie étudiants en cinéma, le prix est revenu à un film de Mohammed al-Faraj, intitulé "Perdu", sur les conditions des apatrides en Arabie saoudite.
Le précédent de "Wadjda"
Abdalla al-Eyaf, lui-même un cinéaste, a estimé que l'Arabie saoudite est sortie gagnante de ce festival qui a "révélé tant de talents".
Le monde avait découvert en 2012 le cinéma du royaume avec "Wadjda" de Haifaa al-Mansour, premier film d'une saoudienne, primé au festival du film de Dubai
Cette histoire d'une petite fille rebelle qui rêve d'une bicyclette avait fait le tour du monde. Acclamé à Venise, où il était présenté hors compétition, le film avait représenté l'Arabie aux Oscars et avait reçu le Prix France Culture Cinéma dans la catégorie révélation au festival de Cannes ainsi que le prix du public pour le meilleur film international au festival de Los Angeles.
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