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"Diana" : Naomi Watts en bouleversante princesse des cœurs

On pouvait s'attendre à ce qu'un biopic sur la princesse Diana soit tourné par un Anglais. C'est en fait l'Allemand Oliver Hirschbiegel, le réalisateur de "La Chute" - sur les derniers jours d'Hitler - qui signe le film sur les deux dernières années de vie de la "princesse des cœurs", avec une Naomi Watts confondante de sensibilité dans le rôle-titre.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Naomi Watts dans "Diana" de Oliver Hirschbiegel
 (Le Pacte)

De Oliver Hirschbiegel (Grande-Bretagne/France/Belgique), avec : Naomi Watts, Naveen Andrews, Douglas Hodge, Charles Edwards - 1h48 - Sortie : 2 octobre 2013

Synopsis : La grande histoire d'amour méconnue entre la princesse Diana et Hasnat Khan, un chirurgien d'origine pakistanaise, deux ans avant sa mort. Les deux amants parviennent à garder secrète leur liaison : une gageure. Elle sera finalement révélée à la presse, mettant en péril leur amour. Obligés de se séparer, DIana se lie à Dodi Al-Fayed, tout en cherchant à renouer avec Hasnat, jusq'à sa fin tragique le 31 août 1997, sous le pont de l'Alma à Paris. 

Sujet à risque
Si réaliser un film sur l’ex-princesse de Galles est quelque peu attendu et "vendeur", traiter d’une telle icône encore dans toutes les mémoires est néanmoins risqué, pour ne pas dire plus vulgairement "casse-gueule". Oliver Hischbiegel qui avait créé la polémique avec "La Chute" sur un sujet également à risque - la fin d’Hitler -, s’en sort haut la main, grâce notamment à son actrice, l’excellente Naomi Watts, totalement identifiée à son rôle.

Pas nécessaire d’avoir une fascination pour Lady Diana pour adhérer au film. La jeune femme au destin tragique vécut un véritable calvaire, victime de sa notoriété et de son impossibilité à protéger sa vie privée. Son accident mortel au côté de Dodi Al-Fayed en 1997 en est d’ailleurs la conséquence directe, puisque survenu au cours d’une course poursuite pour fuir une horde de paparazzi à leurs trousses. Il est à ce titre étonnant de voir la sortie du film concorder avec la nouvelle enquête ouverte autour de cette mort, la thèse du complot venant d’être relancée.
 

Naomi Watts dans "Diana" de Oliver Hirschbiegel
 (Le Pacte)

Portrait de femme
Si la meilleure idée du film est d’avoir confié le rôle de Diana à Naomi Watts, celle d’aborder ce biopic sous l’angle de sa relation avec le cardiologue Hasnat Khan est également excellente. Une histoire d’amour passionnée et contrariée qui a totalement conditionné les derniers mois de la jeune femme. C’est également à cette époque que Lady Di s’est investie dans la lutte contre les mines anti-personnel, un combat qu’elle fut la première à mener, qui a, depuis, mobilisé la planète.

Tous ces aspects participent d’un portrait extrêmement touchant, bien au-delà de l’image glamour papier glacé qui lui colle à la peau. On découvre une jeune femme à la sensibilité à fleur de peau, complexe, détruite par les médias, tout en sachant très bien les utiliser par ailleurs. "Femme la plus célèbre du monde", Lady Diana aurait sans doute préféré avoir une vie plus discrète, même si elle a joué de sa célébrité, ce qui n’est pas la moindre des ses contradictions. Ce destin unique, marqué par un mariage royal catastrophique, l’impossibilité de vivre une vie intime qui a basculé dans la mort est éminemment romanesque, sinon tragique, adapté sans emphase tout en étant bouleversant, même si l'on reste dans un registre des plus classiques. On en ressort néanmoins la gorge serrée. 

L'affiche du film de Oliver Hirschbiegel "Diana"
 (Le Pacte)

Une affiche du film retirée près du pont de l'Alma
Une affiche publicitaire du film qui était placée à l'entrée du pont de l'Alma à Paris où la princesse de Galles s'est tuée en voiture, a été retirée, a-t-on appris mardi 

auprès du distributeur Le Pacte.
"Nous avons demandé le retrait de cette affiche à la suite d'une polémique dans les médias britanniques", a-t-on ajouté de même source. Plusieurs médias outre-Manche se sont indignés de la présence de cette publicité à proximité du lieu où la princesse est décédée dans des conditions dramatiques. 
L'affiche en question, de 120 cm par 176 cm, fait partie d'un réseau. Il y en a "plus d'un millier dans Paris", a-t-on ajouté. Selon l'afficheur JCDecaux, cité par le Huffington Post, ce positionnement controversé résulte d'une "coïncidence".  Une belle maladresse de la part de la communication autour du film.
Depuis l'accident, la place de l'Alma est devenue un lieu de recueillement pour nombre d'admirateurs de la princesse.

Le film a par ailleurs été fraichement reçu par les critiques britanniques.

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