"Doctor Strange 2" : Benedict Cumberbatch déplore une tentative de censure par l'Arabie saoudite
L'Arabie saoudite a sommé Disney de supprimer les "références LGBTQ" dans le dernier film de Marvel intitulé "Doctor Strange in the Multiverse of Madness". L'acteur principal, Benedict Cumberbatch, se dit "déçu" mais pas surpris.
Avant même que le tout dernier film de Marvel, Doctor Strange in the Multiverse of Madness, n'ait été projeté dans les salles d'Arabie saoudite, le pays tente déjà le censurer. Le royaume ultra-conservateur a demandé Disney de supprimer toutes "références LGBTQ" du long-métrage, dont la sortie est prévue début mai.
"Déçu", l'acteur principal Benedict Cumberbatch a cependant déclaré mardi 26 avril 2022 ne pas être surpris. "C'est difficile de ne pas s'en émouvoir". "Mais je crains qu'il ne s'agisse d'une déception attendue", a-t-il poursuivi, cité par l'agence de presse britannique PA.
"Deux mamans"
Jusqu'à présent, le géant américain du divertissement Disney a répondu "ne pas souhaiter" procéder aux suppressions demandées. Dans la scène en question, qui dure "à peine 12 secondes", la super-héroïne lesbienne America Chavez fait référence à ses "deux mamans", a précisé lundi Nawaf Al-Sabhan, le responsable de la classification des films en Arabie saoudite.
Benedict Cumberbatch, nominé cette année aux Oscars pour son rôle dans The Power of the Dog, a déploré des "régimes répressifs" connus pour ne pas être inclusifs. "Le personnage est dans la BD originale, ce n'est pas quelque chose que nous avons créé au nom de la diversité, a-t-il ajouté. C'est un personnage incroyable. Et (le fait qu'elle soit lesbienne) est juste un aspect du personnage. C'est tout ce que ça devrait être."
Peine capitale
D'autres films Marvel avaient déjà été dans le collimateur de l'Arabie saoudite. Selon le journal américain spécialisé Hollywood Reporter Eternals, qui met en scène un couple homosexuel, avait suscité des demandes de modifications de la part de plusieurs pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite. Disney avait refusé et le film n'avait finalement pas été projeté dans le royaume.
L'homosexualité est un délit potentiellement passible de la peine capitale en Arabie saoudite, qui opte pour une interprétation très stricte de la loi islamique, même si ce royaume a entrepris des réformes sociales ces dernières années. Sous l'impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, cette monarchie conservatrice du Golfe s'est ouverte aux divertissements et aux grands événements mondiaux, mais les restrictions politiques et sociales restent très importantes. En 2017, les autorités ont levé l'interdiction du cinéma.
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