"L'Usine, le Bon, la Brute et le Truand", l'histoire d'une lutte collective pour sauver une usine de papier à Rouen

Réalisé par Marianne Lère Laffitte le documentaire "L'Usine, le Bon, la Brute et le Truand" raconte la lutte acharnée de trois salariés pour sauver leur usine, la dernière à fabriquer du papier journal 100% recyclé en France. Projeté à l'Assemblée nationale, ce film sortira en salles le 3 janvier 2024.
Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le film "L'Usine, le Bon, la Brute et le Truand". (FRANCE 3)

L'usine, c'est Chapelle-Darblay à Grand-Couronne. Le bon, la brute et le truand, ce sont trois salariés de cette papeterie bien connue de la région rouennaise. Julien, Cyril et Arnaud se sont battus pour empêcher le démantèlement de ce site industriel. De leur histoire est né le documentaire "L'Usine, le Bon, la Brute et le Truand" signé Marianne Lère Laffitte.

La réalisatrice les a accompagnés tout au long de ce combat, pendant un an, de mai 2021 à juin 2022. "Tous les trois ont trois parcours de vie différents, et grâce à leur intelligence, ils se sont alliés pour sauver Chapelle parce que cela avait du sens. Chapelle-Darblay est l'unique site de recyclage et de fabrication de papier journal 100% recyclée en France", explique Marianne Lère Laffitte.

Le film "L'Usine, le Bon, la Brute et le Truand".
Le film L'usine, le bon, la brute et le truand Le film "L'Usine, le Bon, la Brute et le Truand". (FRANCE 3 NORMANDIE / M. Libert)

Une lutte qui mêle syndicats, industriels, pouvoirs publics et élus locaux

C'est en 2019 que le propriétaire finlandais de cette entreprise presque centenaire cherche à la revendre à un autre industriel. La papeterie est alors menacée de démantèlement pour y installer un site de production d'hydrogène. Les 217 salariés se retrouvent sur le carreau. Pendant des mois, les trois représentants ont surmonté leurs différences et unis leurs compétences pour mener leur combat. Soutenus par la CGT, des associations environnementales et des collectivités territoriales, ils ont travaillé pour empêcher le démantèlement et y parviennent grâce à la Métropole de Rouen qui préempte le site. Deux acheteurs sont intéressés : Veolia et Fibre Excellence. Le consortium envisage alors de relancer l’activité papetière.

L'objectif de la réalisatrice était de suivre cette course contre-la-montre et de raconter cette lutte dans un long métrage écrit comme une fiction. "Je l'ai documentée cette action parce que je pense que cela peut donner des idées à d'autres combats ailleurs, de l'espoir. Cela montre que cela est possible d'interférer les décisions qui parfois nous échappent totalement lorsqu'il s'agit pour les industriels de vendre, racheter à tout-va, sans que le salarié n'ait son mot à dire" rajoute Marianne Lère Laffitte, la réalisatrice issue de la Fémis.

Au bout du combat, enfin la victoire

Jusqu'à aujourd’hui, ce projet de relance de l'activité piétinait. Des négociations étaient toujours en cours. Le combat de Julien, Cyril et Arnaud ne semblait pas terminer. La bonne nouvelle est arrivée : un accord a été signé entre Veolia et Fibre Excellence. Une étape majeure qui marque le début du projet de transformation écologique du site papetier de Grand-Couronne. Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, l'a annoncé sur son compte Instagram. Sa réouverture devrait avoir lieu d'ici à 2027. La projection du film à l'Assemblée nationale a "certainement pesé dans la balance", explique la réalisatrice.

Le documentaire "L'Usine, le Bon, la Brute et le Truand" de Marianne Lère Laffitte sort en salle le 3 janvier 2024. Il sera projeté le 7 janvier prochain au cinéma L'Escurial, au 11 boulevard de Port-Royal, 75013 Paris dans le cadre des Dimanches du documentaire.

L'affiche du film "L'Usine, le Bon, la Brute et le Truand". (FRANCE 3)

 

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